Des centaines de personnes se sont rassemblées mercredi 05 juin 2024 pour rendre hommage à un ancien général du Myanmar Aung San Suu Kyi.
En Birmanie, des centaines de personnes ont rendu un dernier hommage mercredi à Tin Oo, ancien général devenu militant pro-démocratie proche d'Aung San Suu Kyi, sous haute surveillance de la junte militaire.
Des ambassadeurs et de hauts responsables du parti de Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), ont assisté aux funérailles de Tin Oo, membre fondateur de la LND, décédé samedi à Rangoun à l'âge de 97 ans. Aung San Suu Kyi, ancienne cheffe du gouvernement civil renversé par les militaires en 2021, n'a pas pu assister aux funérailles, étant emprisonnée pour une peine de 27 ans infligée par un tribunal de la junte.
Tin Oo a gravi les échelons militaires jusqu'à devenir chef de l'armée birmane sous l'ancien dictateur Ne Win dans les années 1970, avant d'être évincé. Devenu militant, il a cofondé la LND à la suite de manifestations de masse contre les militaires en 1988 et est devenu un confident d'Aung San Suu Kyi.
Le corps de Tin Oo a été exposé dans un cercueil en verre drapé du drapeau de la LND. Un bouquet de roses blanches portant une carte
"de la part de Daw Aung San Suu Kyi"
a été déposé à son domicile.
Les rassemblements de cette ampleur sont rares à Rangoun, la plus grande ville du pays, où les militaires ont interdit les manifestations.
Tin Oo a été emprisonné par l'armée pendant plus de dix ans lors de la répression qui a suivi les manifestations de 1988. Il a de nouveau été arrêté avec Aung San Suu Kyi en 2003, après que des militants pro-junte eurent attaqué leur cortège, tuant des dizaines de personnes.
En 2017, Tin Oo avait été victime d'un accident vasculaire cérébral et s'était retiré de la vie politique en raison de son âge avancé et de sa mauvaise santé.
La LND a été la cible de la répression sanglante de la junte contre les dissidents après le coup d'État de 2021 qui a démis Aung San Suu Kyi, dirigeante démocratiquement élue. La Ligue a été dissoute par la junte en 2023, lui enlevant la possibilité de participer aux élections nationales que la junte a évoquées pour 2025.
La lauréate du Prix Nobel, âgée de 78 ans, a été écartée de toute apparition publique depuis son procès à huis clos et souffrirait de problèmes de santé.
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