France: Benjamin Lucas critique le traitement médiatique de la guerre à Gaza

12:4510/10/2024, Perşembe
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Le député français, Benjamin Lucas.
Crédit Photo : JULIEN DE ROSA / AFP
Le député français, Benjamin Lucas.

Le député Benjamin Lucas, membre du parti "Génération.s", s'est exprimé le 9 octobre 2024 sur la couverture médiatique des conflits internationaux, notamment celui entre Israël et la Palestine. Dans une déclaration faite à Anadolu, il a souligné un "deux poids, deux mesures" dans la manière dont les médias et le débat public traitent les différentes crises à l'international, faisant écho à une récente polémique impliquant BFMTV et l'eurodéputée LFI Rima Hassan.

Lucas a critiqué une tendance persistante à humaniser certaines victimes et à en ignorer d'autres en fonction de leur nationalité ou du contexte géopolitique.


"Parfois, on humanise, on donne des noms, des visages à des victimes, et pas à d'autres"
, a-t-il déploré, en pointant une asymétrie dans le traitement médiatique, non seulement dans les chaînes d'information, mais aussi au sein du débat public, y compris à l'Assemblée nationale.

Il a rappelé l'unanimité pour soutenir l'Ukraine face à
"l'invasion russe"
, tout en regrettant que des divisions apparaissent lorsqu'il s'agit de défendre les droits des Palestiniens.

Cette déclaration intervient dans un climat médiatique tendu, marqué par une controverse autour de BFMTV. Le 8 octobre, l'eurodéputée Rima Hassan a été coupée en plein direct après avoir critiqué la chaîne pour les félicitations qu'elle avait reçues d'un porte-parole de l'armée israélienne, Olivier Rafowicz. Ce dernier avait salué BFMTV pour son
"excellent travail"
dans la couverture du conflit israélo-palestinien, au cours de la première année de bombardements israéliens à Gaza. Hassan, choquée par ces propos, avait accusé la chaîne de partialité en déclarant:

Vous avez été félicités par une armée génocidaire pour votre ligne éditoriale.

Les présentateurs de l'émission ont immédiatement interrompu l'interview, mettant fin à la discussion avec un ton ironique:
"On vous félicite pour ça et on vous remercie".


Cette séquence a provoqué une vague de critiques sur les réseaux sociaux, où certains ont accusé BFMTV de censurer une voix dissidente et de manquer de neutralité dans sa couverture du conflit.


De leur côté, les journalistes de la chaîne, via leur Société des journalistes (SDJ), ont défendu leur travail, affirmant que la coupure était justifiée face à des accusations
"mensongères et menaçantes"
.
BFMTV a également mis en avant la présence de nombreux correspondants dans la région et la diffusion récente d'un reportage réalisé avec des journalistes palestiniens à Gaza, pour équilibrer la perspective.

Benjamin Lucas, sans mentionner directement l'incident BFMTV, a appuyé sur la nécessité d'une réflexion plus large sur le rôle des médias dans la couverture des conflits internationaux.


Selon lui,
"il y a un vrai déséquilibre dans le traitement médiatique"
, que ce soit à travers l'angle des victimes ou les choix éditoriaux des chaînes d'information en continu.
Il a appelé à une
"réflexion démocratique"
sur la manière de garantir une information vérifiable et impartiale, insistant sur le besoin de collaborer avec des journalistes
"qui cherchent à faire honnêtement leur métier"
malgré les contraintes.

Pour Lucas, ce déséquilibre ne se limite pas aux médias, mais s'étend à
"l'ensemble du débat public",
où certaines crises sont mises en avant tandis que d'autres restent dans l'ombre.

La polémique Hassan-BFMTV reflète les tensions persistantes autour de la couverture du conflit israélo- palestinien, notamment en France, et plus largement la manière dont les médias peuvent influencer la perception des conflits à l'échelle internationale.


Pour rappel, les violences israéliennes se poursuivent depuis un an dans la bande de Gaza, suite à une attaque transfrontalière du Hamas.
Plus de 42 000 Palestiniens, essentiellement des enfants et des femmes, ont été tués dans la guerre menée par Israël, et plus de 97 000 autres blessées, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.

Israël fait également face à des accusations de génocide devant la Cour internationale de Justice pour ses actions dans la bande de Gaza. Par ailleurs, Tel Aviv continue de mener des attaques meurtrières dans le sud du Liban, ainsi que sur la capitale Beyrouth, avec l'objectif affiché de lutter contre le Hezbollah.


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