Le Maroc fait face à moult défis à relever en 2023, notamment en matière de développement économique, social et environnemental.
Les influences extérieures peuvent, en effet, avoir un impact significatif sur l'économie marocaine, ce qui rend essentiel de renforcer sa résilience économique.
Dans une interview, l'ancien ministre marocain des Transports, Najib Boulif, a estimé que le bilan de la situation économique au Maroc depuis le début de l'année 2023 subit une sorte d'incohérence et de décalage dans le traitement des indicateurs économiques.
Le Maroc ne s'est pas encore remis des conséquences négatives de la guerre russo-ukrainienne, notamment en ce qui concerne l'indice des prix à la consommation, malgré l'enregistrement de revenus financiers record en 2022.
Il a expliqué que le gouvernement a perçu des revenus importants provenant d'une source particulière et où il a été demandé d'utiliser ces revenus pour renforcer le pouvoir d'achat des citoyens, dans une circonstance exceptionnelle caractérisée par des prix élevés.
Selon lui, le gouvernement aurait pu gérer ces excédents pour mener à bien des mesures économiques, financières et sociales exceptionnelles.
Le mois dernier, le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch a déclaré, lors d'une réunion du Conseil du gouvernement, que les mesures prises par le gouvernement pour assurer l'approvisionnement des marchés et son soutien continu aux prix des transports contribueront à stabiliser les prix alimentaires dans les semaines à venir.
Les répercussions de la guerre russo-ukrainienne
Notons que près de 35 pays africains importent des denrées alimentaires de Russie et d'Ukraine, tandis que 22 d'entre eux importent des engrais. Alors que certains pays d'Afrique subsaharienne sont confrontés à une hausse des prix du blé de 50 à 85 %, en raison de l'impact de la guerre sur les expéditions de céréales.
Inflation sans précédent
Concernant les répercussions de la guerre sur les prix, Boulifa a déclaré que la hausse des prix de l'énergie, des aliments, des matières premières et des approvisionnements dépendants, ont exacerbé les pressions inflationnistes.
Les taux d'inflation ont atteint des niveaux records dans de nombreux pays. Aux États-Unis d'Amérique, les prix à la consommation ont enregistré un pic de 4 décennies en juin 2022 à 9,1 %, avant de ralentir à 6,3 % en janvier dernier. Les pays de l'Union européenne et de la zone euro ont également souffert d'une inflation record qui a dépassé 10 %, avant qu'elle ne ralentisse en raison de la hausse des taux d'intérêt.
Impacté de manière négative par la guerre russo-ukrainienne, le Maroc a enregistré un taux d'inflation annuel qui s'est accéléré à 8,9% en janvier, contre 6,6% en décembre. Cette hausse est due à l’augmentation des prix des matières premières dont, la nourriture et l'énergie au premier plan.
En décembre dernier, la Banque centrale marocaine a décidé de relever le taux d'intérêt de 50 points de base à 2,5%, contre 2% auparavant, pour tenter de juguler la forte inflation résultant des répercussions de la guerre en Ukraine et de la sécheresse.
Début septembre, le gouvernement marocain a annoncé que le salaire minimum passera à 3 500 dirhams dans le secteur public (350 $). Et en mars 2022, le gouvernement marocain a décidé d'apporter un soutien financier compris entre 100 et 700 dollars aux travailleurs du secteur des transports, pour atténuer les effets de la hausse des prix du carburant.
Orientation économique
La raffinerie La Samir... la grosse magouille
Dans son entretien accordé à Anadolu, l’ancien ministre marocain des Transports, Najib Boulif a affirmé que le pourcentage des bénéfices et des marges doit être déterminé pour tous ceux qui sont impliqués dans le secteur des hydrocarbures, et une décision politique finale doit être prise à propos du processus de raffinage au Maroc.