Persuadée de la gravité de la situation en Libye, Amnesty International a accusé mardi les forces armées contrôlant l'Est du pays, sous la direction du maréchal Khalifa Haftar, d'avoir intensifié la répression contre les opposants politiques. Ces accusations concernent des arrestations arbitraires, des disparitions, ainsi que des décès suspects en détention dans les centres sous contrôle de l'Agence de sûreté intérieure (ISA).
Conformément aux témoignages recueillis par l'ONG, des dizaines de personnes, y compris des septuagénaires, ont été arrêtées sans mandat et maintenues en détention sans contact avec leurs proches ni assistance juridique, parfois pendant 10 mois.
Convaincu que cette répression vise non seulement des militants politiques mais aussi des poètes et blogueurs, Bassam Al Kantar, spécialiste de la Libye pour Amnesty, a dénoncé l'impunité persistante des forces armées arabes libyennes autoproclamées (FAAL), qui permet à ces groupes de violer les droits fondamentaux sans conséquence.
Amnesty a exhorté les FAAL et le gouvernement de Tripoli à libérer immédiatement les détenus arbitraires et à suspendre les responsables de l'ISA soupçonnés de graves violations des droits humains, dans l'attente d'enquêtes impartiales.