Erdoğan évoque la lutte pour Gaza et l’engagement climatique lors de ses visites à Riyad et Bakou

La rédaction
14:2513/11/2024, Çarşamba
Yeni Şafak
Le président Recep Tayyip Erdoğan lors de son retour des visites à Riyad et Bakou.
Crédit Photo : YENI SAFAK /
Le président Recep Tayyip Erdoğan lors de son retour des visites à Riyad et Bakou.

Le président Erdoğan évalue les résultats de ses visites et partage ses priorités concernant la politique climatique, la coopération internationale, Gaza et les relations turco-américaines

Le président Recep Tayyip Erdoğan a conclu ses visites à Riyad et Bakou, où il a participé à des événements internationaux majeurs. Lors du sommet de l'Organisation de la coopération islamique à Riyad, Erdoğan a réitéré la position ferme de la Turquie contre les attaques israéliennes à Gaza et a souligné l'importance de l'aide humanitaire. Il a également détaillé les démarches diplomatiques entreprises pour empêcher l'approvisionnement en armes vers Israël.


Évaluation générale de la visite


Le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, a fait une déclaration à son retour de Riyad et de Bakou, soulignant les points saillants de son voyage de deux jours. Lors du Deuxième Sommet Extraordinaire Conjoint de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et de la Ligue Arabe à Riyad, Erdoğan a abordé les questions humanitaires liées au génocide à Gaza et au Liban, appelant à un cessez-le-feu immédiat et à la livraison d'une aide humanitaire. Il a également mis en avant la position forte de la Turquie contre Israël, y compris l'arrêt des échanges commerciaux et l’envoi massif d’aide à Gaza.


Lors de la deuxième partie de son voyage à Bakou, le président turc a pris part au Sommet des Leaders Mondiaux sur le Climat, où il a souligné les efforts de la Turquie pour lutter contre le changement climatique. Il a mis en avant les progrès dans les énergies renouvelables, le reboisement et la gestion de l'eau, en mentionnant notamment le Mouvement Zéro Déchet. Erdoğan a également rencontré de nombreux chefs d'État, dont le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, ainsi que des leaders du Liban, du Qatar et de la Jordanie.


Objectif zéro émission d'ici 2053: un défi réaliste ?


Lors d'une question sur les objectifs climatiques de la Turquie, le président a affirmé que la lutte contre le changement climatique était une priorité nationale pour la Turquie, soulignant que bien que l’objectif de zéro émission d'ici 2053 soit ambitieux, il est réalisable grâce aux efforts continus du gouvernement et de la société civile. Erdoğan a insisté sur l'importance de la coopération internationale et de l'engagement des pays développés à soutenir les nations en développement, notamment par le financement et le transfert de technologies.


Relations turco-américaines sous la présidence de Donald Trump


Interrogé sur l'évolution des relations turco-américaines avec l'élection de Donald Trump, Erdoğan a exprimé l'espoir que de nouvelles opportunités de coopération émergeraient sous l'administration Trump. Il a souligné que les deux pays bénéficiaient d'opportunités de développement dans des domaines tels que l'énergie, les infrastructures et la technologie, et que des discussions bilatérales approfondies étaient nécessaires pour évaluer et concrétiser ces opportunités.



Rencontre avec Elon Musk et perspectives pour la Turquie en matière d'exploration spatiale et de technologie


Lors d'une question sur sa rencontre avec Donald Trump, où Elon Musk était également présent, le président Erdoğan a évoqué son entretien avec le célèbre homme d'affaires. Il a souligné que Musk, un acteur majeur dans les secteurs de l’espace et de la technologie, suivait de près les avancées technologiques de la Turquie. Erdoğan a précisé que si des opportunités de coopération se présentent, notamment dans le domaine spatial, des mesures pourraient être prises avec Musk.


Il a également mentionné que la technologie n'était pas un domaine où un pays pouvait progresser seul, mais qu’il nécessitait des collaborations internationales. Il a exprimé son espoir de voir Musk jouer un rôle dans l'administration Trump et de bénéficier de nouvelles opportunités pour la Turquie dans le domaine technologique.

Évolution des relations turco-américaines et la menace de guerre régionale


Interrogé sur l'impact de l'élection de Donald Trump sur la menace de guerre régionale et d'occupation israélienne, le président Erdoğan a estimé qu'il était encore trop tôt pour tirer des conclusions. Il a indiqué qu’après la passation de pouvoir, la Turquie observerait de près les mesures prises par Trump et espérait que la nouvelle administration adopterait une approche différente pour la région. Erdoğan a souligné que les relations avec Trump pourraient être plus nombreuses et constructives que celles avec l’administration Biden, et que des décisions favorables aux deux pays pourraient émerger si elles étaient prises de manière efficace.


Position de la Chine et de la Russie sur la question d'Israël et de Gaza


Le président Erdoğan a commenté les prises de position de la Chine et de la Russie concernant le conflit israélo-palestinien, soulignant que ces deux puissances mondiales se sont exprimées contre les attaques israéliennes et ont appelé à la fin des violences.
"La Chine et la Russie ont fait des déclarations selon lesquelles les attaques d'Israël sont injustes et illégales"
, a déclaré Erdoğan, ajoutant que ces pays plaident pour une résolution diplomatique du conflit.

Il a aussi évoqué la signature par ces deux pays de la lettre commune lancée par la Turquie au sein des Nations Unies, demandant la fin de l'envoi d'armements à Israël. Selon Erdoğan, tant que ces envois continuent, Israël risque de devenir plus agressif, exacerbant ainsi la crise humanitaire à Gaza et au Liban. Il a averti:


Chaque jour où Israël n'est pas arrêté, la situation humanitaire en Palestine et au Liban s'aggrave.

Soutien des pays arabes et des États turcs à la Turquie


Interrogé sur le soutien des pays arabes et des États turcs concernant la position de la Turquie sur la question d'Israël, Erdoğan a déclaré que la Turquie avait appelé tous les pays à s'opposer fermement aux massacres à Gaza. Il a précisé que, bien que la Turquie n’ait pas observé une position claire de la part de certains pays arabes et des États turcs, elle avait vu un soutien croissant de la part de plusieurs d'entre eux.


Le président a insisté sur le fait que l’opposition aux persécutions israéliennes transcende les différences culturelles, religieuses ou géographiques, soulignant que "ce qui importe n'est pas la langue que vous parlez, la foi que vous avez, la couleur de votre peau ou de vos yeux, mais les valeurs humaines que vous défendez". Erdoğan a exprimé sa frustration envers les dirigeants occidentaux qui, selon lui, ne réagissent pas suffisamment face aux violences israéliennes. Il a ajouté:


Il est très difficile de trouver un terrain d'entente avec ceux dont le cœur ne tremble pas face aux cris des enfants palestiniens en détresse.

Crédit Photo : SPA / AFP
Le vice-gouverneur saoudien de la région de Riyad, le prince Mohammed bin Abdulrahman bin Abdulaziz (C-R) accueillant le président turc Recep Tayyip Erdogan (C-L) à Riyad avant le sommet extraordinaire conjoint des dirigeants de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et de la Ligue arabe,le 11 novembre 2024.

L’unité mondiale contre la persécution israélienne


Erdoğan a poursuivi en appelant à l'unité de la communauté internationale contre la persécution israélienne et a souligné l’importance de renforcer l’alliance de l’humanité. Il a insisté sur la nécessité d’un soutien fort à des actions concrètes, comme un combat juridique à la Cour internationale de justice, le soutien à la reconnaissance de l'État de Palestine et l’imposition de restrictions commerciales et d’embargos contre Israël.
"Lutter pour la reconnaissance de l'État de Palestine est une autre mesure concrète"
, a ajouté Erdoğan, réaffirmant qu’une solution à deux États reste essentielle pour instaurer la paix et la stabilité dans la région.


Un appel à une diplomatie active


Le président turc a appelé à une diplomatie active et concertée pour mettre Israël dans une impasse diplomatique, soulignant que la pression internationale contre Israël doit se renforcer dans tous les domaines. Il a insisté:


Nous devons élever nos voix ensemble, avec le même objectif et le même ton, contre ce génocide.

Il conclue que l’histoire jugera non seulement ceux qui soutiennent Israël, mais aussi ceux qui restent silencieux face à cette violence.
"Nous sommes au milieu d'un grand test d'humanité. Surmonter ce test est possible en faisant partie de l'alliance de l'humanité"
, a-t-il conclu.

La rupture des relations avec Israël et les accusations des opposants


Recep Tayyip Erdoğan a réaffirmé que la Turquie a complètement cessé ses relations commerciales et diplomatiques avec Israël. En réponse aux accusations de certains partis politiques, qui suggèrent que des liens commerciaux se poursuivent malgré les déclarations officielles, il a souligné que ces allégations sont
"le côté le plus sale de la politique"
. Il a précisé que l’objectif de ces critiques est de discréditer l’Alliance du Peuple et d'affaiblir le gouvernement actuel. Selon Erdoğan, la Turquie restera fermement déterminée à maintenir cette rupture des relations avec Israël, en soutenant la cause palestinienne et en poursuivant la pression sur les dirigeants israéliens devant la justice internationale.

L’occupation israélienne et la solidarité avec la Palestine


Le président turc a également réaffirmé la position ferme de la Turquie contre l’occupation israélienne à Gaza. Il a insisté sur l'importance de soutenir la Palestine et de continuer à dénoncer les actions israéliennes au niveau international. Erdoğan a annoncé que la Turquie demanderait des comptes à Israël pour ses actions à Gaza et qu’elle continuerait à lutter contre les oppresseurs jusqu’au bout, en soulignant que la Turquie soutient la Palestine dans sa quête de justice.

La relation avec la Syrie


Lors du Sommet extraordinaire de l'Organisation de la Coopération Islamique, Erdoğan a répondu aux questions concernant ses contacts avec le président syrien Bachar al-Assad. Bien qu'il n'ait pas assisté au discours d’Assad, il a exprimé son espoir de relancer les relations entre la Turquie et la Syrie pour parvenir à une paix durable.


Il a insisté sur le fait que la normalisation avec la Syrie pourrait permettre de résoudre la question des structures terroristes le long de la frontière syrienne, en particulier celles liées au PKK/PYD/YPG, et d'assurer la stabilité régionale. Il a souligné que la Turquie ne menaçait pas l'intégrité territoriale de la Syrie, mais que les menaces venaient des groupes terroristes.

La sécurité turque et la lutte contre les organisations terroristes


Concernant la sécurité de la Turquie, Erdoğan a détaillé les mesures prises pour éradiquer les organisations terroristes opérant dans le nord de la Syrie, comme le PKK et les autres groupes liés aux YPG. Il a précisé que la Turquie avait pris des mesures pour sécuriser ses frontières et empêcher toute menace terroriste de se propager sur son sol. Erdoğan a également mentionné les projets de construction de logements pour les réfugiés syriens, afin de préparer un retour volontaire et sécurisé de ces derniers dans leurs zones d’origine. Il a évoqué l'importance de la stabilité dans le nord de la Syrie pour protéger la sécurité nationale turque.

Le leader du Parti du mouvement nationaliste turc (MHP) Devlet Bahceli et le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Renforcer le front intérieur face aux menaces extérieures


Erdoğan a abordé la question du front intérieur de la Turquie, soulignant que l'opposition ne prend pas en compte les menaces régionales et mondiales. Il a critiqué l'opposition pour se concentrer sur des questions politiques quotidiennes plutôt que sur des politiques de long terme visant à protéger la sécurité nationale. Selon lui, la stabilité du front intérieur est cruciale pour la sécurité de la Turquie et pour faire face aux défis géopolitiques auxquels elle est confrontée.


Lutte contre le terrorisme et réponse d’Erdoğan à Özgür Özel


Recep Tayyip Erdoğan a réaffirmé la détermination de la Turquie à éradiquer le terrorisme, après les déclarations de M. Özgür Özel qui a critiqué l’approche d’Erdoğan et de Bahçeli. Le président turc a souligné que la lutte contre le terrorisme dure depuis 40 ans, avec un lourd bilan de pertes humaines. Selon lui, les actions concrètes et une politique ferme sont essentielles pour éliminer cette menace à la source.


Critiques sur la gestion des fonds publics par les municipalités


Erdoğan a également réagi aux dépenses excessives des municipalités pour organiser des concerts, critiquant cette priorité donnée aux divertissements plutôt qu'aux besoins essentiels des citoyens. Il a rappelé que, sous sa gestion, les infrastructures d’Istanbul s’étaient considérablement améliorées, contrairement à la situation actuelle. Il a appelé à une gestion responsable des ressources publiques et insisté sur l'importance de rendre des comptes sur chaque dépense.


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