Le président Recep Tayyip Erdoğan a conclu ses visites à Riyad et Bakou, où il a participé à des événements internationaux majeurs. Lors du sommet de l'Organisation de la coopération islamique à Riyad, Erdoğan a réitéré la position ferme de la Turquie contre les attaques israéliennes à Gaza et a souligné l'importance de l'aide humanitaire. Il a également détaillé les démarches diplomatiques entreprises pour empêcher l'approvisionnement en armes vers Israël.
Le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, a fait une déclaration à son retour de Riyad et de Bakou, soulignant les points saillants de son voyage de deux jours. Lors du Deuxième Sommet Extraordinaire Conjoint de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et de la Ligue Arabe à Riyad, Erdoğan a abordé les questions humanitaires liées au génocide à Gaza et au Liban, appelant à un cessez-le-feu immédiat et à la livraison d'une aide humanitaire. Il a également mis en avant la position forte de la Turquie contre Israël, y compris l'arrêt des échanges commerciaux et l’envoi massif d’aide à Gaza.
Lors de la deuxième partie de son voyage à Bakou, le président turc a pris part au Sommet des Leaders Mondiaux sur le Climat, où il a souligné les efforts de la Turquie pour lutter contre le changement climatique. Il a mis en avant les progrès dans les énergies renouvelables, le reboisement et la gestion de l'eau, en mentionnant notamment le Mouvement Zéro Déchet. Erdoğan a également rencontré de nombreux chefs d'État, dont le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, ainsi que des leaders du Liban, du Qatar et de la Jordanie.
Lors d'une question sur les objectifs climatiques de la Turquie, le président a affirmé que la lutte contre le changement climatique était une priorité nationale pour la Turquie, soulignant que bien que l’objectif de zéro émission d'ici 2053 soit ambitieux, il est réalisable grâce aux efforts continus du gouvernement et de la société civile. Erdoğan a insisté sur l'importance de la coopération internationale et de l'engagement des pays développés à soutenir les nations en développement, notamment par le financement et le transfert de technologies.
Interrogé sur l'évolution des relations turco-américaines avec l'élection de Donald Trump, Erdoğan a exprimé l'espoir que de nouvelles opportunités de coopération émergeraient sous l'administration Trump. Il a souligné que les deux pays bénéficiaient d'opportunités de développement dans des domaines tels que l'énergie, les infrastructures et la technologie, et que des discussions bilatérales approfondies étaient nécessaires pour évaluer et concrétiser ces opportunités.
Lors d'une question sur sa rencontre avec Donald Trump, où Elon Musk était également présent, le président Erdoğan a évoqué son entretien avec le célèbre homme d'affaires. Il a souligné que Musk, un acteur majeur dans les secteurs de l’espace et de la technologie, suivait de près les avancées technologiques de la Turquie. Erdoğan a précisé que si des opportunités de coopération se présentent, notamment dans le domaine spatial, des mesures pourraient être prises avec Musk.
Interrogé sur l'impact de l'élection de Donald Trump sur la menace de guerre régionale et d'occupation israélienne, le président Erdoğan a estimé qu'il était encore trop tôt pour tirer des conclusions. Il a indiqué qu’après la passation de pouvoir, la Turquie observerait de près les mesures prises par Trump et espérait que la nouvelle administration adopterait une approche différente pour la région. Erdoğan a souligné que les relations avec Trump pourraient être plus nombreuses et constructives que celles avec l’administration Biden, et que des décisions favorables aux deux pays pourraient émerger si elles étaient prises de manière efficace.
Il a aussi évoqué la signature par ces deux pays de la lettre commune lancée par la Turquie au sein des Nations Unies, demandant la fin de l'envoi d'armements à Israël. Selon Erdoğan, tant que ces envois continuent, Israël risque de devenir plus agressif, exacerbant ainsi la crise humanitaire à Gaza et au Liban. Il a averti:
Chaque jour où Israël n'est pas arrêté, la situation humanitaire en Palestine et au Liban s'aggrave.
Interrogé sur le soutien des pays arabes et des États turcs concernant la position de la Turquie sur la question d'Israël, Erdoğan a déclaré que la Turquie avait appelé tous les pays à s'opposer fermement aux massacres à Gaza. Il a précisé que, bien que la Turquie n’ait pas observé une position claire de la part de certains pays arabes et des États turcs, elle avait vu un soutien croissant de la part de plusieurs d'entre eux.
Le président a insisté sur le fait que l’opposition aux persécutions israéliennes transcende les différences culturelles, religieuses ou géographiques, soulignant que "ce qui importe n'est pas la langue que vous parlez, la foi que vous avez, la couleur de votre peau ou de vos yeux, mais les valeurs humaines que vous défendez". Erdoğan a exprimé sa frustration envers les dirigeants occidentaux qui, selon lui, ne réagissent pas suffisamment face aux violences israéliennes. Il a ajouté:
Il est très difficile de trouver un terrain d'entente avec ceux dont le cœur ne tremble pas face aux cris des enfants palestiniens en détresse.
Le président turc a appelé à une diplomatie active et concertée pour mettre Israël dans une impasse diplomatique, soulignant que la pression internationale contre Israël doit se renforcer dans tous les domaines. Il a insisté:
Nous devons élever nos voix ensemble, avec le même objectif et le même ton, contre ce génocide.
Lors du Sommet extraordinaire de l'Organisation de la Coopération Islamique, Erdoğan a répondu aux questions concernant ses contacts avec le président syrien Bachar al-Assad. Bien qu'il n'ait pas assisté au discours d’Assad, il a exprimé son espoir de relancer les relations entre la Turquie et la Syrie pour parvenir à une paix durable.
Erdoğan a abordé la question du front intérieur de la Turquie, soulignant que l'opposition ne prend pas en compte les menaces régionales et mondiales. Il a critiqué l'opposition pour se concentrer sur des questions politiques quotidiennes plutôt que sur des politiques de long terme visant à protéger la sécurité nationale. Selon lui, la stabilité du front intérieur est cruciale pour la sécurité de la Turquie et pour faire face aux défis géopolitiques auxquels elle est confrontée.
Recep Tayyip Erdoğan a réaffirmé la détermination de la Turquie à éradiquer le terrorisme, après les déclarations de M. Özgür Özel qui a critiqué l’approche d’Erdoğan et de Bahçeli. Le président turc a souligné que la lutte contre le terrorisme dure depuis 40 ans, avec un lourd bilan de pertes humaines. Selon lui, les actions concrètes et une politique ferme sont essentielles pour éliminer cette menace à la source.
Erdoğan a également réagi aux dépenses excessives des municipalités pour organiser des concerts, critiquant cette priorité donnée aux divertissements plutôt qu'aux besoins essentiels des citoyens. Il a rappelé que, sous sa gestion, les infrastructures d’Istanbul s’étaient considérablement améliorées, contrairement à la situation actuelle. Il a appelé à une gestion responsable des ressources publiques et insisté sur l'importance de rendre des comptes sur chaque dépense.