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Football: Le Groenland rêve de rejoindre la scène internationale

10:472/10/2024, mercredi
AFP
Un filet de but est photographié sur un terrain de football à Maniitsoq, au Groenland, le 3 septembre 2024.
Crédit Photo : James BROOKS / AFP
Un filet de but est photographié sur un terrain de football à Maniitsoq, au Groenland, le 3 septembre 2024.

Le Groenland, territoire isolé et amateur de football, espère rejoindre la Concacaf et ainsi participer aux compétitions internationales.

C'est un territoire quasi inhabité, recouvert essentiellement de glace, et pourtant, au Groenland, le football est roi. Les passionnés rêvent de se mesurer aux autres nations, un espoir qui restera vain tant que le Groenland n'aura pas rejoint une fédération continentale.


Jusqu'à présent, le football groenlandais fait cavalier seul, et la sélection nationale, composée d'amateurs, dépend de la bonne volonté de ses adversaires pour organiser des rencontres.

Le Groenland est un territoire autonome dépendant du Danemark, mais la KAK, la petite fédération locale fondée en 1971, a annoncé le 28 mai avoir officiellement demandé à rejoindre la Concacaf, qui rassemble les pays d'Amérique centrale, du Nord et des Caraïbes, faute de pouvoir intégrer l'association de football européenne, l'UEFA.


"C'est actuellement le seul endroit sur Terre qui n'est pas membre d'une fédération de football régionale"
, note auprès le sélectionneur Morten Rutkjaer, en place depuis 2020.

Pour autant, le football — surtout la Premier League anglaise — fait vibrer les quelque 57.000 habitants de cette gigantesque île glacée de deux millions de km², soit près de quatre fois la superficie de la France.

Dans les rues, nombreux sont les enfants à jouer au football l'été. Dès que la météo le permet, les terrains synthétiques — l'un des plus majestueux, à Uummannaq (nord), se trouve à l'ombre des icebergs — se remplissent.


Le plus grand sport


En l'absence de stade répondant aux critères internationaux, Ungaaq Abelsen, le secrétaire général de la KAK, veut acquérir un dôme pneumatique aérien, une structure gonflable qui recouvre le terrain et le protège des intempéries.


La passion, elle, est aux normes, assure-t-il. Le football
"est le plus grand sport au Groenland"
, et il estime que plus de 10 % de la population y joue.

"Si nous adhérons à la Concacaf, puis à la Fifa, alors nous pourrons jouer des tournois officiels"
, poursuit-il.

Bien qu'elle n'ait pas été associée à la candidature, la fédération danoise (DBU) la soutient
"fermement".

"Nous nous rapprochons de notre objectif de jouer plus de matchs internationaux et de montrer que le Groenland fait partie des pays qui savent jouer au football"
, assure Patrick Frederiksen.

À 30 ans, le capitaine de l'équipe nationale n'a joué que dix matchs amicaux depuis sa première sélection en 2017, le dernier en date ayant eu lieu le 1er juin contre le Turkménistan, perdu 5 à 0.

Comme ses coéquipiers, Frederiksen n'est pas professionnel. En ville, il travaille dans un jardin d'enfants et ne s'entraîne qu'ensuite. Pour les tournois à l'extérieur, comme les Island Games de Guernesey en 2023, il prend des congés.


Le Groenland ne s'attend pas à jouer de match officiel avant 2026, mais la Fédération compte sur cette adhésion pour multiplier les rencontres afin de progresser.


En raison du climat rigoureux, la saison en extérieur s'étend de mai à août, et le championnat local ne se joue que sur une seule semaine début août. Toutefois, les dirigeants sont persuadés de pouvoir trouver un arrangement pour jouer à l'étranger sur des terrains homologués, comme les îles Féroé avaient joué en Suède en 1992 un match qualificatif pour l'Euro, avancent-ils.


Un rêve d'enfance


Joueurs et fans, loin de ces considérations, s'émerveillent déjà des conséquences de l'obtention d'un statut international reconnu.
"C'est un rêve d'enfance qui va devenir réalité"
, assure Frederiksen.
"Cela apportera de la joie, un sentiment de fierté."

"Les gens à travers le monde sauront où est le Groenland",
abonde Robert Fuder, un fan venu assister à un entraînement en salle à Maniitsoq, ville de 2.500 habitants.

"Cela signifierait beaucoup pour notre pays (...). C'est une part importante de notre identité et cela nous aide beaucoup, à bien des égards, dans notre développement personnel, mais aussi dans celui de l'éducation"
, insiste M. Abelsen.

Pour Rasmus Petersen, un plombier de 44 ans qui entraîne les moins de 13 ans dans la petite ville arctique, le territoire a
"un futur radieux au sein du football".

Et pour cela, il est essentiel de mobiliser la jeunesse. À Maniitsoq, la municipalité subventionne les entraînements pour permettre à tous de jouer.


L'adhésion, c'est
"aussi pour la jeunesse",
appuie M. Rutkjaer, elle permettrait aussi de développer les infrastructures sportives d'un nouveau pays de football.

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