Au stade du Dragon, en huitième de finale aller, les "Gunners" se sont brûlés les ailes sur un but de Galeno dans le temps additionnel, un coup de poignard fatal et évitable à l'issue d'une rencontre peu flamboyante.
"Le frein à main était un peu trop serré. Était-ce de l'inexpérience?",
s'était alors interrogé l'ancien défenseur d'Arsenal, Martin Keown, à l'antenne du diffuseur TNT Sports.
Au coup d'envoi, le club anglais comptait huit joueurs ayant découvert la Ligue des champions cette saison, comme le gardien David Raya, le défenseur William Saliba, le milieu Declan Rice et l'attaquant Bukayo Saka.
Le capitaine Martin Odegaard n'avait joué que deux matches avec le Real Madrid en 2020 et son défenseur Gabriel, quatre de plus avec Lille en 2019. De tous les titulaires, seul Kai Havertz, avec une quarantaine de matches déjà dans les bagages, avait déjà joué un match à élimination directe.
"Quand on regarde notre équipe, on s'aperçoit que c'est un groupe très jeune. Certains d'entre nous n'ont jamais participé à la Ligue des champions, il nous faut apprendre sur le tas"
, a concédé Rice après la défaite.
La culture européenne du FC Porto, double vainqueur de la compétition (1987 et 2004), a aussi probablement manqué à Arsenal, de retour en C1 pour la première fois depuis 2016-2017.
Quand les Gunners regardaient la grande Europe à la télé, les Portugais l'ont disputée sans discontinuer, à l'exception de la saison 2019-2020 stoppée dès le 3e tour qualificatif. Ils ont même atteint à deux reprises les huitièmes (2018 et 2023) et les quarts (2019 et 2021).
Au club, personne n'incarne mieux cette grande expérience que le capitaine Pepe, défenseur vétéran de 41 ans, soit le même âge que l'entraîneur d'Arsenal, Mikel Arteta.
À l'aller, l'international portugais a guidé ses troupes du haut de ses 119 matches, et trois titres (avec le Real Madrid), en Ligue des champions avec une roublardise qui a fait défaut à la jeune garde anglaise.
Porto a dicté son tempo avec un jeu haché, de nombreuses fautes, et Arsenal a regretté ensuite de n'avoir pas mis plus de malice.
"Certains clubs ont ça dans leur ADN. Ce n'est pas quelque chose que l'on associerait directement à Arsenal, c'est certain, mais c'est quelque chose qui doit être développé"
, a affirmé Arteta, novice comme entraîneur à ce niveau de la compétition.
L'histoire peut aussi être source d'espoir. La dernière fois qu'Arsenal a atteint les quarts de finale, en 2010, c'était aux dépens du FC Porto. Les Gunners d'Arsène Wenger avaient pris l'eau à l'aller (défaite 2-1), avant de marcher sur les Portugais à Londres (5-0).
Cet Arsenal à deux visages persiste quatorze ans plus tard.
À l'extérieur cette saison, le club anglais n'a gagné qu'une fois, à Séville, s'est incliné à Lens et Porto, et a fait match nul à Eindhoven.
Devant ses supporters, en revanche, il a foudroyé ses visiteurs avec un incroyable 12-0 en cumulé sur trois matches: 4-0 contre le PSV, 2-0 contre Séville et 6-0 face au RC Lens.
"L'impact qu'ils peuvent avoir demain (mardi) est incroyable, je ne pense pas qu'ils s'en rendent compte",
a d'ailleurs mis en avant Arteta lundi en conférence de presse.
"Nous avons besoin de ce bruit, nous avons besoin qu'ils jouent tous les ballons avec nous et nous avons besoin de contrôler nos émotions également".
