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Argentine: Résidence surveillée pour les deux rugbymen français accusés de viol

Les rugbymen français Hugo Auradou et Oscar Jegou, accusés de viol en Argentine, ont quitté le centre de détention provisoire de Mendoza pour une résidence surveillée.

09:53 - 18/07/2024 jeudi
AFP
Les joueurs de rugby internationaux français Oscar Jegou et Hugo Auradou sont transférés en résidence surveillée à Mendoza, en Argentine, le 17 juillet 2024.
Crédit Photo : PABLO BETANCOURT / AFP
Les joueurs de rugby internationaux français Oscar Jegou et Hugo Auradou sont transférés en résidence surveillée à Mendoza, en Argentine, le 17 juillet 2024.

Hugo Auradou et Oscar Jegou, les deux jeunes rugbymen français inculpés pour viol en Argentine, ont quitté mercredi le centre de détention provisoire de Mendoza où ils étaient placés depuis le 11 juillet, après avoir obtenu leur placement en résidence surveillée.


"Compte tenu du niveau de preuve et de l'absence de risque procédural, il est possible d'accorder une assignation à résidence avec une caution personnelle pour chacun d'entre eux"
, avait indiqué le bureau du procureur de Mendoza (nord-ouest) dans un communiqué publié un peu plus tôt, précisant qu'ils seraient tous deux équipés de bracelets électroniques.

Les deux joueurs ont été vus quitter le centre de détention provisoire attenant le tribunal à bord d'un véhicule.

"C'est un pas en avant très important pour les deux rugbymen et aussi pour le rugby français"
, a déclaré à la presse leur avocat principal, Me Rafael Cuneo Libarona, qui s'est dit
"très heureux"
de la décision du parquet.

Pour appuyer la demande de placement en résidence surveillée, il avait plaidé que des garanties avaient été apportées et qu'il n'y avait aucun risque de fuite.


Dans un entretien, Me Cuneo Libarona avait dit sa volonté d'obtenir ce placement
"le plus rapidement possible afin de préserver l'intégrité physique et morale des deux joueurs".

L'avocate de la plaignante, Me Natacha Romano, a estimé que cette décision était prévisible. "
Tant qu'ils restent dans notre pays, à Mendoza, cela ne fait aucune différence pour nous de savoir où ils sont détenus"
, a-t-elle dit.

De son côté, le président de la Fédération française de rugby (FFR), Florian Grill, avait indiqué mardi que la FFR avait
"trouvé une maison potentiellement à louer à Mendoza".

"Pour faire face à l'urgence, c'est nous qui avons avancé les fonds pour l'ensemble des dépenses qu'il devait y avoir. Mais les dépenses relèvent des familles, pas de la Fédération française de rugby"
, avait-il ajouté lors d'une conférence de presse au Centre national du rugby de Marcoussis, au sud de Paris.

"En fonction de la manière dont les choses évoluent,
avait-il poursuivi
, il est assez évident que les clubs pros et les joueurs, qui ont aussi fait œuvre de solidarité, ont envie de contribuer, de manière à ce que le coût pour les familles ne soit pas considérable".

Hugo Auradou, 20 ans, sous contrat avec Pau, et Oscar Jegou, 21 ans, joueur de La Rochelle, encourent entre huit et vingt ans de prison. Selon Florian Grill, si l'affaire débouche sur un procès, celui-ci devrait se tenir d'ici
"neuf à quatorze mois".

Récits différents


Les deux jeunes joueurs sont accusés d'avoir violé une femme dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre du Diplomatic Hotel de Mendoza, à un millier de kilomètres à l'ouest de la capitale argentine, où le XV de France venait de disputer un test-match contre l'Argentine, et les deux avants d'obtenir leur première sélection en bleu.


Arrêtés le 8 juillet à Buenos Aires, où la délégation française était revenue, ils ont été transférés à Mendoza le 11 juillet et inculpés le lendemain pour viol aggravé, car commis en réunion.


Les deux joueurs reconnaissent une relation sexuelle avec la plaignante, âgée de 39 ans, mais affirment qu'elle était consentie et nient toute forme de violence.

Me Natacha Romano a dénoncé dans la presse des violences "atroces".


Me Libarona a pour sa part assuré lundi que
"des preuves très, très importantes sont apparues".

Mardi, l'enquête du parquet se poursuivait avec le début des auditions de témoins.


Parmi eux, le chauffeur de taxi qui a raccompagné la victime présumée après la nuit passée à l'hôtel.


"(Le taxi) elle l'a pris le matin, vers 08h30. Je l'ai vue calme, rien d'étrange"
, a-t-il dit auprès de plusieurs médias. Il a réclamé l'anonymat et refusé d'être filmé ou photographié.

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