Les centrales nucléaires françaises sont pour beaucoup à l'arrêt @Rob/Pexel
La France peine actuellement à faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre à cause d'un recours plus important aux énergies fossiles pour compenser les difficultés du parc nucléaire, mais aussi des transports.
Sur les neuf premiers mois de l'année, ces émissions responsables du réchauffement climatique ont quasiment stagné (-0,3%) par rapport à la même période de 2021, selon des données provisoires du Citepa, organisme mandaté pour réaliser l'inventaire français des émissions.
Une tendance bien loin de la baisse nécessaire pour que le pays reste dans les clous de ses engagements.
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Ces chiffres nous inquiètent forcément mais on s’y attendait, il n’y a pas de miracle
", réagit Jérémie Suissa, délégué général de l
'ONG Notre affaire à tous
, qui a fait condamner l'Etat français pour inaction climatique l'an dernier.
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On n'a pas du tout fait ce qu'il fallait pour diminuer les émissions
", estime-t-il, regrettant l'absence de politique ambitieuse en matière de transports en commun ou d'énergies renouvelables.
Dans le détail, les émissions ont notamment augmenté de 12% sur les neuf mois dans la production d'énergie, selon le Citepa.
"Cela s'explique notamment par l'arrêt de nombreux réacteurs nucléaires en 2022 qui a entraîné le recours aux centrales thermiques"
, relève-t-il.
La France a en effet été confrontée à l'indisponibilité d'une partie de son parc nucléaire en raison notamment de problèmes de micro-fissures. Pour compenser ce manque, le pays n'a ainsi jamais autant consommé de gaz pour sa production d'électricité que cette année.
Avec la crise énergétique, également causée par l'invasion russe en Ukraine, le gouvernement a aussi renoncé à fermer cet hiver la centrale à charbon de Saint-Avold, dans le nord est de la France.
Le Citepa pointe également une hausse de 4% des émissions des transports, avec une évolution en dent de scie selon les mois. "
On revient sur le mode de fonctionnement d’avant la crise Covid dans le secteur des transports, qui continue a être tendanciellement à la hausse et pour l'instant on ne voit pas changement structurel réel
", remarque Michel Colombier, membre du Haut conseil pour le climat (HCC).
Ces tendances s'inscrivent en net décalage avec la baisse nécessaire pour que la France respecte son objectif d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050.
Elle s'est engagée à réduire ses émissions de 40% d'ici 2030, une ambition qui doit être renforcée pour tenir compte de nouveaux objectifs européens (-55%). Selon le HCC, le pays devrait doubler le rythme de baisse de ses émissions à environ -4,7% par an sur la période 2022-2030.