Il est encore "possible" de mettre fin au sida comme menace de santé publique d'ici 2030, mais un déficit de financement croissant freine l'accélération des progrès, ont indiqué les Nations unies jeudi.
Mettre fin au sida est avant tout un choix politique et financier, selon l'Onusida qui mène l'action à l'échelle mondiale pour mettre fin à l'épidémie de sida comme menace de santé publique d'ici à 2030, dans le cadre des Objectifs de développement durable adoptés en 2015.
Mme Byanyima relève à cet égard que les progrès ont été les plus importants dans les pays et les régions qui ont le plus investi financièrement, citant l'Afrique de l'Est et australe où les nouvelles contaminations ont diminué de 57% depuis 2010.
Seize autres pays, dont huit en Afrique subsaharienne la région où vivent 65% des personnes séropositives sont sur le point d'atteindre cet objectif. La Thaïlande, le Koweït, l'Arabie saoudite et le Danemark figurent aussi sur cette liste.
Encore un décès chaque minute
Par ailleurs, 82% des femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH dans le monde avaient accès à un traitement antirétroviral en 2022, contre 46% en 2010. Ces efforts ont entraîné une baisse de 58% des nouvelles contaminations chez les enfants entre 2010 et 2022, le niveau le plus bas depuis les années 1980.
Mme Byanyima, dans la feuille de route relève que :
La fin du sida est l'occasion pour les dirigeants d'aujourd'hui de laisser un héritage d'une puissance exceptionnelle.
En 2022, une personne mourrait encore chaque minute du sida, et environ 9,2 millions de personnes ne sont toujours pas sous traitement, dont 660.000 enfants séropositifs.
Plusieurs obstacles freinent l'accélération des progrès.
Financement en baisse
Mais les lois qui criminalisent les populations les plus à risque ou leurs comportements sont toujours en vigueur dans une grande partie du monde, déplore l'Onusida.
La grande majorité des pays (145) criminalisent l'usage ou la possession de petites quantités de drogues, 67 pays criminalisent les rapports consensuels entre personnes du même genre et 20 pays criminalisent les personnes transgenres.
Un autre défi de taille est le financement de la riposte mondiale. Après avoir considérablement augmenté au début des années 2010, il est retombé l'an dernier au même niveau qu'en 2013.
En 2022, un total de 20,8 milliards de dollars était disponible pour les programmes de lutte contre le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire, soit 2,6 % de moins qu'en 2021 et bien moins que les 29,3 milliards de dollars jugés nécessaires d'ici à 2025.