USA: Trump sous la menace d'une condamnation pour outrage au tribunal

18:3823/04/2024, mardi
AFP
Donald Trump assiste à son procès, au tribunal pénal de Manhattan, à New York le 23 avril 2024.
Crédit Photo : Yuki Iwamura / POOL / AFP
Donald Trump assiste à son procès, au tribunal pénal de Manhattan, à New York le 23 avril 2024.

Donald Trump est revenu mardi au tribunal de New York, où son procès pénal pour des paiements dissimulés à une ancienne star de films X a repris par l'examen de possibles sanctions pour outrage, à cause de ses attaques contre témoins et jurés.

Premier ex-président de l'histoire des États-Unis à comparaître au pénal, Donald Trump est exposé au risque d'une condamnation judiciaire en pleine campagne électorale lors de ce procès.


Mais alors que les débats sur le fond ont à peine commencé lundi, le tribunal a dû se pencher mardi matin sur la parole débridée du candidat des républicains à la présidentielle de novembre sur son réseau Truth Social et d'éventuelles violations de l'interdiction fixée par le juge Juan Merchan d'attaquer témoins ou jurés.


"Ces attaques contre les témoins violent clairement cette interdiction"
, a lancé l'un des procureurs, Chris Conroy, qui a pris pour exemple une dizaine de publications sur les plateformes de Donald Trump. La majorité des attaques visent l'ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, devenu son ennemi et le témoin clé de l'accusation.

Prison ou amende


Donald Trump a aussi repris à son compte des propos de Jesse Watters, un animateur en vue de la chaîne préférée des conservateurs Fox News, assurant sans preuve qu'
"ils sont en train de choisir des activistes progressistes infiltrés qui mentent au juge pour faire partie du jury".

Le lendemain de cette publication, une jurée avait jeté l'éponge, disant craindre d'être reconnue.

"Ce qui s'est passé ici, c'est précisément ce que cette interdiction devait empêcher, mais le prévenu s'en moque",
a insisté le procureur.

Donald Trump
"est au courant de cette interdiction, il sait ce qu'il n'a pas le droit de faire, mais il le fait quand même"
, a ajouté le représentant du ministère public.

Pour punir d'éventuels outrages au tribunal, le juge peut ordonner des amendes mais aussi un emprisonnement n'excédant pas 30 jours.

Le procureur a demandé au juge de prononcer les amendes maximum (1.000 dollars par publication incriminée) et un rappel à Donald Trump qu'une incarcération reste
"une option si nécessaire".

Le juge Juan Merchan a mis sa décision en délibéré après avoir écouté les arguments de la défense, sans se montrer visiblement convaincu.


Complot


"Vous perdez toute crédibilité. Je dois vous le dire, vous êtes en train de perdre toute crédibilité vis-à-vis du tribunal"
, a-t-il lancé à l'avocat de Donald Trump, Todd Blanche, quand ce dernier a assuré que son client
"faisait très attention à respecter (les) règles".

Donald Trump est jugé pour 34 falsifications de documents comptables de son groupe d'entreprises, la Trump Organization, pour dissimuler le paiement de 130.000 dollars à l'ancienne star de films X Stormy Daniels dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle de 2016.

L'argent avait servi à acheter le silence de l'actrice qui affirme avoir eu une relation sexuelle en 2006 avec le milliardaire républicain -- ce qu'il nie --, alors qu'il était déjà marié à Melania Trump.


En présentant les charges au jury, les procureurs de Manhattan ont accusé lundi Donald Trump d'avoir
"orchestré un complot criminel"
pour fausser le jugement des électeurs avant le scrutin de 2016 et sa victoire serrée contre Hillary Clinton, puis d'avoir
"menti dans des documents comptables"
pour
"dissimuler"
ce stratagème.

Faux, a rétorqué la défense, qui a assuré que Donald Trump était
"totalement innocent"
et que les paiements n'avaient rien d'illégal.

S'exprimant à la presse juste avant d'entrer dans la salle d'audience mardi, l'ancien président des États-Unis a concentré ses attaques sur son rival dans la course à la Maison Blanche, Joe Biden. Il l'a tenu responsable des tensions sur les campus universitaires à cause de la guerre entre Israël et le Hamas et l'a attaqué sur ses positions sur le conflit.


"Ce n'est pas un ami d'Israël, c'est certain. Et ce n'est pas non plus un ami du monde arabe"
, a-t-il lancé.

Les débats sur le fond du dossier ont repris vers 11H00 (15h00 GMT).


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