Mohammed Ibrahim, réfugié à Wad Madani après avoir fui les combats à Khartoum, a dû fuir une deuxième fois en raison des affrontements entre l'armée soudanaise et les paramilitaires, forçant des milliers de familles déplacées à chercher refuge ailleurs dans le pays.
Mohammed Ibrahim venait juste de prendre ses marques à Wad Madani, où il avait trouvé refuge après avoir abandonné son logement et ses biens à Khartoum ravagée par la guerre, quand les combats l'ont forcé à tout quitter une seconde fois.
Comme M. Ibrahim et ses proches, des milliers de familles ayant fui les combats meurtriers qui opposent depuis huit mois l'armée soudanaise aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) à Khartoum, avaient trouvé refuge à Wad Madani (centre-est), ville située à 180 kilomètres au sud de la capitale du Soudan.
Mais depuis peu, les paramilitaires, qui contrôlent la majorité de la capitale, ont avancé le long de l'autoroute qui relie la capitale à Wad Madani, prenant village après village.
Le 15 décembre, ils ont attaqué la ville et M. Ibrahim et les siens ont dû à nouveau prendre la fuite.
Fuite à pied
D'autres, comme Abdelrahim Imam, 44 ans, ont trouvé refuge à al-Faw, à 75 kilomètres de Wad Madani.
C'est avec amertume que ceux qui avaient tenté de s'installer à Wad Madani ont vu la ville basculer cette semaine dans le chaos.
Alors que les deux forces s'affrontaient et que des avions de combat survolaient la ville, les familles paniquées ont tenté de protéger les femmes et les jeunes filles des violences sexuelles.
Depuis le début de la guerre, les deux camps rivaux s'accusent mutuellement de s'en prendre aux civils.
Au fur et à mesure que les paramilitaires pénétraient plus en avant, la ville s'est vidée de ses moyens de transports.
Omar Hussein, 65 ans, a dû marcher dix kilomètres avant de trouver un moyen de transport pour lui et sa famille.
On y a de la famille chez qui on va pouvoir rester.
Les Nations unies ont notamment alerté mercredi sur les violations généralisées des droits humains lors des combats près de la ville de Wad Madani.
La fragile transition démocratique qui a suivi a déraillé en 2021, quand les généraux Daglo et Burhane ont organisé un coup d'Etat pour éjecter les civils du pouvoir avant de retourner leurs armes l'un contre l'autre.