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ÉDITION:

Un ex-ministre condamné à 12 mois de prison dans une affaire de corruption, rare à Singapour

11:343/10/2024, jeudi
AFP
L'ancien ministre des transports et ministre chargé des relations commerciales de Singapour, S. Iswaran, quitte la Cour suprême de Singapour le 3 octobre 2024.
Crédit Photo : Roslan RAHMAN / AFP
L'ancien ministre des transports et ministre chargé des relations commerciales de Singapour, S. Iswaran, quitte la Cour suprême de Singapour le 3 octobre 2024.

Un tribunal de Singapour a condamné jeudi l’ancien ministre des Transports, S. Iswaran, à 12 mois de prison, marquant le premier procès pour corruption impliquant une figure politique dans la cité-Etat depuis plus de quarante ans.

M. Iswaran avait été reconnu coupable la semaine dernière de cinq chefs d’accusation liés à des cadeaux de valeur illégaux en raison de ses fonctions, ainsi que d’obstruction à la justice.


Le parquet avait initialement requis une peine de six à sept mois, mais le juge de la Haute Cour Vincent Hoong a estimé que cette durée aurait été
"manifestement inadéquate"
étant donné l’impact de l’affaire sur la confiance du public.

"La confiance dans les institutions publiques est le fondement d’une gouvernance efficace, et celle-ci peut être très facilement érodée si un fonctionnaire ne semble pas respecter les normes d’intégrité et de responsabilité"
, a déclaré M. Hoong lors de l’annonce de la sentence.

L’ancien ministre, âgé de 62 ans, s’était fait connaître pour avoir attiré des courses de Formule 1 dans le pays d’Asie du Sud-Est. Il avait démissionné en janvier, après avoir été inculpé.


Ce procès est considéré par de nombreux observateurs comme l’un des plus importants sur le plan politique dans l’histoire récente de Singapour. L’affaire pourrait également ternir la réputation du Parti d’action populaire (PAP) au pouvoir, à l’approche des élections législatives prévues d’ici novembre 2025.

Les avocats de l’ancien ministre ont demandé que sa peine commence à être purgée le 7 octobre, selon les médias locaux. Le tribunal lui a ordonné de se présenter à cette date.


Vols, whisky et clubs de golf


M. Iswaran avait initialement été inculpé de 35 chefs d’accusation. Toutefois, les procureurs ont décidé de ne le poursuivre que pour cinq d’entre eux, jugés de moindre gravité.

Les accusations incluaient l’obstruction à la justice pour avoir tenté d’empêcher les autorités singapouriennes d’enquêter sur un vol en classe affaires offert par le magnat malaisien de l’hôtellerie Ong Beng Seng, l’une des personnes les plus riches de Singapour.


Les quatre autres chefs d’accusation concernaient des cadeaux illégaux offerts par M. Ong et un haut dirigeant d’une entreprise de construction, Lum Kok Seng, notamment des bouteilles de whisky et des clubs de golf. Aucun des deux hommes d’affaires n’a été sanctionné.

Le bureau du procureur général a indiqué qu’il
"prendrait bientôt une décision"
concernant l’affaire de M. Ong, mais n’a pas mentionné Lum, selon des médias locaux.

M. Iswaran a remboursé environ 295.000 dollars de gains financiers au gouvernement, et certains des cadeaux reçus, dont un vélo Brompton, ont été saisis, selon le bureau du procureur général.

Singapour était classée l’année dernière au cinquième rang des pays les moins corrompus du monde, sur 180, selon l’indice de perception de la corruption de Transparency International.


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