Qui était Saleh al-Arouri, le leader du Hamas assassiné par Israël à Beyrouth ?

10:133/01/2024, mercredi
MAJ: 3/01/2024, mercredi
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Salah al-Aruri, vice-leader du Hamas, lors de la signature d'un accord de réconciliation entre le Mouvement de la Résistance Islamique (Hamas) et le Fatah, au Caire le 12 octobre 2017.
Crédit Photo : KHALED DESOUKI / AFP (archive)
Salah al-Aruri, vice-leader du Hamas, lors de la signature d'un accord de réconciliation entre le Mouvement de la Résistance Islamique (Hamas) et le Fatah, au Caire le 12 octobre 2017.

Le Mouvement de résistance islamique Hamas a déploré, ce mardi, l'assassinat du chef adjoint de son bureau politique, Saleh al-Arouri, dans une attaque qui a visé la banlieue sud de la capitale libanaise Beyrouth.

Saleh Mohammed Suleiman al-Arouri est né dans la ville d'Aroura, située près de la ville de Ramallah en Palestine occupée, en 1966. Il a effectué sa scolarité de base dans ses écoles et a achevé ses études secondaires en 1984.


Il a rejoint l'Université d'Hébron, dans le sud de la Palestine occupée, en 1992, où il a obtenu une licence en droit islamique.


Al-Arouri a rejoint les Frères musulmans dès son plus jeune âge et, en 1985, il a dirigé "l'Action étudiante islamique" à l'Université d'Hébron.


Après la fondation du Hamas, vers la fin de l'année 1987, par les dirigeants des Frères musulmans, al-Arouri rejoint le mouvement.


Entre 1990 et 1992, l'armée israélienne a détenu administrativement al-Arouri (sans procès) pendant des périodes limitées, sur le fond de ses activités au sein du mouvement Hamas.


Le dirigeant palestinien est considéré comme l'un des fondateurs des Brigades Izz al-Din al-Qassam, l'aile armée du mouvement Hamas, dans la mesure où il a établi le premier noyau de l'appareil militaire du mouvement dans l'Est de la Palestine entre 1991 et 1992.

En 1992, l'armée israélienne a de nouveau arrêté al-Arouri et l'a condamné à 15 ans de prison pour avoir formé les premières cellules des Brigades Al-Qassam en Palestine occupée. Durant son emprisonnement, il s'est distingué par son action à la tête du mouvement de lutte contre l'administration pénitentiaire israélienne.


Al-Arouri a été libéré en 2007, mais Israël l'a de nouveau arrêté trois mois plus tard et l'a encore emprisonné pendant trois ans (jusqu'en 2010), lorsque la Cour suprême israélienne a décidé de le libérer et de l'expulser hors de Palestine.


Il est ensuite déporté en Syrie et s'y installe durant trois ans, avant de repartir et de vivre dans plusieurs pays, puis de s'installer finalement au Liban jusqu'à son assassinat.


Après sa libération en 2010, al-Arouri a été choisi comme membre du bureau politique du mouvement.


Le leader palestinien était l'un des membres de l'équipe de négociation du Hamas pour conclure l'accord d'échange de prisonniers en 2011 avec Israël, grâce à une médiation égyptienne, que son mouvement a baptisé “Wafaa al-ahrar“ (Loyauté des libres), en vertu duquel Gilad Shalit (un soldat israélien retenu captif par le Hamas) a été libéré en échange de la libération de 1 027 prisonniers palestiniens d'une prison israélienne.

Le 31 juillet 2021, le Conseil de la Choura du Mouvement de la Résistance islamique Hamas avait réélu Saleh al-Arouri pour la deuxième reprise, au poste de chef adjoint du bureau politique, en plus de son poste de chef du mouvement en Palestine occupée.


Le mouvement Hamas a annoncé l'élection de Saleh al-Arouri au poste de chef adjoint du Bureau politique le 9 octobre 2017.


Durant sa carrière, al-Arouri a été élu président de la région de Palestine occupée, par le Hamas, le 4 juillet 2021.


Il est considéré comme l'un des hauts dirigeants du mouvement Hamas et le premier fondateur de son aile militaire, les Brigades Izz al-Din al-Qassam.


En novembre 2018, le Département d'État américain a annoncé une
“récompense“
de 5 millions de dollars pour quiconque fournirait des informations sur al-Arouri et plusieurs dirigeants du Hezbollah libanais.

Avant cette annonce, le département du Trésor américain avait inscrit al-Arouri sur ses listes terroristes en 2015.

Le 25 octobre, le journal israélien Yedioth Ahronoth avait affirmé que 6 dirigeants du mouvement palestinien Hamas étaient
“à portée de tirs israéliens“,
parmi lesquels figuraient al-Arouri.

Le journal avait à l'époque déclaré qu'al-Arouri
"est le commandant en second du Hamas et est responsable des activités de sa branche militaire en Palestine occupée".

Le 31 octobre, l'armée israélienne a fait sauter la maison d'al-Arouri, dans la ville d'Aroura près de Ramallah en Palestine occupée, et ce, quelques jours après une opération à grande échelle contre des militants du Hamas dans le village, et a transformé la maison en centre d'interrogatoire.


À l'aube du 7 octobre, le Hamas et plusieurs autres factions palestiniennes à Gaza ont mené l'opération ''Déluge d'Al-Aqsa'', en réponse aux
“attaques continues des forces israéliennes et des colons contre le peuple palestinien, ses biens et ses lieux saints, et en particulier contre la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem-Est occupée“.

Depuis cette date, l'armée israélienne mène des opérations militaires meurtrières contre Gaza qui ont fait, jusqu'à la journée de ce mardi,
“22 185 martyrs et 57 035 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, des destructions massives d'infrastructures et une catastrophe humanitaire sans précédent“,
selon les constats officiels des autorités de la bande de Gaza et de l'ONU.

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