Nouvelle-Zélande: nouvelle enquête sur la fusillade des mosquées de Christchurch

19:2524/10/2023, Salı
MAJ: 24/10/2023, Salı
AFP
Des policiers armés montant la garde devant la mosquée Al Noor pendant la prière du vendredi à Christchurch, le 3 mai 2019. Crédit photo: SANKA VIDANAGAMA / AFP
Des policiers armés montant la garde devant la mosquée Al Noor pendant la prière du vendredi à Christchurch, le 3 mai 2019. Crédit photo: SANKA VIDANAGAMA / AFP

Une nouvelle enquête a été ouverte mardi en Nouvelle-Zélande sur la fusillade qui a fait 51 morts en 2019 dans deux mosquées de Christchurch (sud), à la demande des proches des victimes pour savoir si des vies auraient pu être sauvées.

Le 15 mars 2019, un suprémaciste blanc australien, Brenton Tarrant, 28 ans à l'époque, avait utilisé tout un arsenal d'armes semi-automatiques pour abattre de sang-froid des fidèles assistant à la prière du vendredi dans deux mosquées de la ville, diffusant des images de son attaque en direct sur les réseaux sociaux. 


Ses 51 victimes étaient toutes musulmanes, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées. Il a été condamné à la prison à perpétuité en 2020 sans possibilité de libération.

L'enquête a été ouverte par la procureure Brigitte Windley, cheffe adjointe du parquet de Christchurch, et étudiera
"ce que l'on peut apprendre de cette atrocité pour mieux protéger la vie"
au nom de ceux qui ont perdu la leur dans l'attaque, a-t-elle précisé.

Maha Galal, porte-parole de proches des victimes, a insisté sur le
"besoin urgent de réponses".

"Notre préoccupation première est de connaître la vérité"
, a-t-elle déclaré dans un communiqué avant l'ouverture de l'enquête.

Les proches veulent notamment savoir si la police est entrée dans la mosquée aussi vite qu'elle aurait pu, et pourquoi elle n'a pas laissé d'autres gens intervenir pour tenter de sauver des victimes, a-t-elle expliqué.

Les familles des victimes veulent
"savoir si leurs bien-aimés auraient pu survivre"
, et cette
"recherche de vérité est cruciale pour guérir et faire son deuil"
, a ajouté Mme Galal.

"Nous faisons confiance à la procédure du procureur et à notre représentation juridique pour répondre à ces questions pressantes et apporter les éclaircissements nécessaires"
, a-t-elle conclu.

"Beaucoup à apprendre"


Des familles et amis des victimes se sont massés dans une salle du tribunal lors de l'audience d'ouverture de l'enquête, marquée par la diffusion d'une vidéo rendant un émouvant hommage à chacun des 51 morts de la fusillade.


L'un des enquêteurs, le sergent-chef Craig Farrant, a ensuite décrit l'attaque, précisant que 49 personnes ont été tuées en l'espace de 19 minutes, deux blessés ayant ensuite succombé à l'hôpital.

Il a décrit l'enquête pour homicide lancée à la suite de l'attaque comme
"la plus grande"
jamais menée par la police néo-zélandaise, après un assaut d'une ampleur
"sans précédent dans notre histoire".

Une éprouvante vidéo montrant les déplacements du tueur dans Christchurch le jour de l'attaque, dont des extraits qu'il a lui-même filmés avec une caméra GoPro, a également été diffusée.


Brenton Tarrant a attaqué une première fois la mosquée Al Noor, où 44 personnes périront.


Puis il s'est rendu à 10 minutes en voiture de là, dans le centre islamique Linwood, où il a tué sept autres personnes. 


L'enquête judiciaire examinera notamment les délais de réponse de la police et des services de secours d'urgence.


D'autres questions se posent: Quelqu'un a-t-il aidé Tarrant? Une intervention médicale différente aurait-elle pu sauver des vies? Est-ce qu'une sortie de secours de l'une des mosquées est restée fermée au moment de la fusillade?

"Nous croyons qu'il y a beaucoup à apprendre de ce qu'il s'est passé le 15 mars 2019, afin de tous se préparer, en tant que communauté, si une telle tragédie se reproduisait"
, a souligné Galal.

L'assaut meurtrier de Brenton Tarrant, un ancien instructeur sportif originaire d'une région rurale de l'État de Nouvelle-Galles du Sud, avait horrifié la Nouvelle-Zélande et été condamné par de nombreux pays.


Après la fusillade, la Première ministre d'alors Jacinda Ardern avait immédiatement durci la loi sur la détention d'armes à feu et fait pression sur les réseaux sociaux sur la diffusion de messages extrémistes en ligne.


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