Nouvelle-Calédonie: Report de la mission du Forum des îles du Pacifique

13:2521/08/2024, Wednesday
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Fumée s'élevant au loin lors de manifestations liées à un débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir l'électorat pour les prochaines élections du territoire d'outre-mer de Nouvelle-Calédonie, 14 mai 2024.
Crédit Photo : Theo Rouby / AFP
Fumée s'élevant au loin lors de manifestations liées à un débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir l'électorat pour les prochaines élections du territoire d'outre-mer de Nouvelle-Calédonie, 14 mai 2024.

Le Forum des îles du Pacifique a reporté une mission de haut niveau en Nouvelle-Calédonie en raison de tensions liées à une réforme électorale controversée.

Les dirigeants du Forum des îles du Pacifique (FIP) ont annoncé mercredi le report d'une mission de haut niveau en Nouvelle-Calédonie, archipel du Pacifique rattaché à la France, secoué depuis plus de trois mois par des violences provoquées par la réforme du corps électoral, objet d'un différend entre les autorités calédoniennes et Paris.


Début août, le FIP avait annoncé l'envoi dans l'archipel d'une
"mission d'enquête de haut niveau"
pour aider à résoudre la crise, une initiative acceptée par Paris. Cette mission devait arriver à Nouméa cette semaine, avant la réunion annuelle du FIP prévue du 26 au 30 août aux îles Tonga, rapporte Mediapart.

Cependant, elle a été reportée sine die, car le gouvernement calédonien a relevé des
"problèmes relatifs à la régularité de la procédure et du protocole qui doivent être résolus"
, indique un communiqué du FIP, qui regroupe 18 États et territoires associés du Pacifique, dont la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française.

Selon le président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, l'indépendantiste Roch Wamytan, ce report s'explique par le fait que la France tente d'imposer au FIP le programme de sa mission.


"Nous considérons que c'est une forme d'humiliation inacceptable"
, a déploré Roch Wamytan, cité par la radio néo-zélandaise RNZ. Selon une source proche de l'État français, la France est prête à accueillir cette mission
"à n'importe quel moment"
et assure que
"le report de cette mission n'est pas du fait de l'État".

Toujours selon cette source, citée par des médias français, le président Emmanuel Macron a donné son accord à une mission
"autour de quelques grands principes"
, à savoir:
"l'ordre public, la sécurité, la gouvernance et la stabilité économique et sociale"
.

La même source a expliqué que Paris aurait proposé au président du gouvernement calédonien Louis Mapou de
"participer à l'organisation de cette mission"
, mais l'élu indépendantiste
"a écarté cette proposition".

Territoire colonisé par la France au milieu du XIXe siècle, la Nouvelle-Calédonie est secouée depuis le 13 mai par des violences qui ont fait 11 morts, dont deux gendarmes, après que l'Assemblée nationale à Paris a débattu d'un projet de réforme constitutionnelle portant dégel du corps électoral de l'archipel et son élargissement aux Français qui n'y sont pas originaires.

Ce projet est fortement contesté par les autochtones Kanaks qui représentent près de 40 % de la population et qui redoutent une perte de poids électoral par le biais de cette réforme.


Finalement, le président Emmanuel Macron a annoncé le 12 juin dernier, quelques jours après avoir dissous l'Assemblée nationale,
"suspendre"
le projet de dégel du corps électoral qui a mis le feu aux poudres. Les indépendantistes veulent l'abandon pur et simple du projet de réforme et poursuivent leur mobilisation dans la rue.

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