Les militaires ont invoqué la détérioration de la sécurité et la mauvaise gestion économique et sociale comme motifs de leur action. Deux jours plus tard, le général Abdourahamane Tchiani, chef de la garde présidentielle du Niger, est apparu à la télévision publique en tant que nouveau dirigeant du pays.
De plus, ils ont annoncé des sanctions, telles que la fermeture des frontières entre le Niger et les pays membres de la CEDEAO, l'interdiction de voyager pour les militaires au pouvoir et leurs familles, ainsi que la suspension de toutes les transactions commerciales avec le Niger. La CEDEAO a également brandi la menace d'une intervention militaire.
Cependant, près d'un mois plus tard, malgré les actions qui renforcent le pouvoir des militaires, la CEDEAO semble réduire la pression. La question se pose de savoir si elle dispose réellement de tous les moyens pour mettre ses menaces à exécution.
Le Niger, enclavé en Afrique de l'Ouest, a une histoire politique marquée par l'instabilité et les transitions démocratiques. Les défis socio-économiques, la faiblesse des institutions étatiques et la lutte pour le contrôle des ressources naturelles ont contribué à la fragilité de la gouvernance. Le coup d'État des militaires pourrait être perçu comme un événement salutaire précurseur d'un changement pour la population.
L'adhésion des populations aux actions des nouvelles autorités militaires rend difficile une éventuelle intervention militaire de la force d'attente de la CEDEAO. De plus, il existe des dissensions au sein de l'appareil dirigeant de la CEDEAO concernant une intervention militaire au Niger, et l'influence d'acteurs étrangers au sein de l'organisation la discrédite.
La crise politique au Niger met en lumière les défis auxquels la CEDEAO est confrontée en matière de politique étrangère et de sécurité, et la question d'une réforme profonde de l'organisation se pose désormais.