Le Coordonnateur des Secours des Nations Unies, Martin Griffiths, a déclaré que le Hamas n'est pas une organisation terroriste, mais qu'il est officiellement classé par les Nations Unies comme un mouvement politique.
Dans une interview accordée à une chaîne britannique, mercredi, Griffiths a déclaré que le dialogue entre Israël et le Hamas est le seul moyen de parvenir à la paix dans la région.
Il a ajouté qu'il serait difficile de mettre fin au conflit sans tenir compte du point de vue du Hamas. Et d'expliquer:
Il est difficile d'exclure ces groupes sans une solution négociée qui tienne compte de leurs aspirations. Le dialogue est la solution...
Le secrétaire général adjoint de l’ONU a écrit sur la plateforme "X":
Juste pour clarifier: le Hamas ne figure pas sur la liste des groupes désignés comme organisations terroristes par le Conseil de sécurité des Nations unies.
La déclaration de Martin Griffiths a suscité une vaste controverse, dans la mesure où elle va à l'encontre de la classification du Hamas en tant que groupe terroriste par de nombreux pays, dont les États-Unis, l'Australie, le Canada, le Japon, le Royaume-Uni et l'ensemble de l'Union européenne.
Une large fraction des membres des Nations unies est cependant du même avis que l'organisation internationale, à l'instar du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a exprimé, depuis le déclenchement du conflit, une position similaire à celle de Griffiths à l'égard du Hamas.
Erdogan avait en effet déclaré, en décembre dernier:
Le Hamas est un mouvement politique qui a remporté des élections.
Au mépris de l'indignation internationale, Israël prévoit en effet une invasion de la ville de Rafah, qui abrite plus de 1,4 million de réfugiés.
La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de l'enclave à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures ont été endommagées ou détruites, d'après les Nations unies.
En réponse à un recours pour génocide introduit contre Israël par l'Afrique du Sud, en décembre 2023, en vertu de la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu, le mois dernier, un arrêt indiquant des mesures conservatoires et enjoignant à Israël de cesser ses exactions, mais la plupart des observateurs internationaux estiment que cet arrêt n'a pas été respecté.
L'article 94 de la Charte des Nations Unies dispose que, si une partie à un litige ne satisfait pas aux obligations qui lui incombent en vertu d'un arrêt rendu par la Cour, l'autre partie peut recourir au Conseil de sécurité et celui-ci, s'il le juge nécessaire, peut faire des recommandations ou décider des mesures à prendre pour faire exécuter l'arrêt.