Le président Emmanuel Macron expose lundi, à Paris, aux ambassadeurs français, ses priorités de politique étrangère en 2025, sur fond de multiples crises dans le monde, de l'Ukraine au Moyen-Orient en passant par Taïwan.
Alors que les forces ukrainiennes sont en grande difficulté depuis des mois face à l'armée russe, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski est l'invité d'honneur de cette 30e édition de la conférence des ambassadeurs, qui se tient lundi et mardi.
La Pologne, qui soutient fermement l'Ukraine voisine depuis l'invasion russe en février 2022 et sert d'axe logistique pour l'aide militaire occidentale, a pris la présidence tournante de l'Union européenne le 1er janvier.
Dans son discours aux diplomates à l'Elysée, le président français devrait aussi revenir sur la situation au Proche et Moyen-Orient.
Depuis le début des combats en octobre 2023, Israël poursuit son offensive militaire dans la bande de Gaza, causant une très grave crise humanitaire et la mort de dizaines de milliers de civils. Le conflit s'est étendu au Liban contre le Hezbollah, même si un fragile accord de cessez-le-feu a été conclu fin novembre.
Enfin, le chef de l'Etat évoquera la Syrie, où s'est rendu le 3 janvier le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot pour rencontrer Ahmed al-Sharaa, qui a pris les rênes du pays le 8 décembre après la fuite de l'ex-président syrien Bachar al-Assad.
Malaise du corps diplomatique
Le ministre des Affaires étrangères tiendra de son côté une conférence de presse lundi avec son homologue polonais, qui présentera les priorités de la présidence de l'UE pour les six prochains mois.
Ce rendez-vous incontournable de la diplomatie française, qui se tient chaque année fin août-début septembre, n'avait pu se tenir en 2024 en raison des Jeux olympiques en France, suscitant des interrogations et ajoutant au malaise qui touche le ministère.
En 2022, une réforme prévoyant la suppression des deux corps historiques de la diplomatie française et la création d'un nouveau corps de l'Etat - les hauts fonctionnaires ne seront plus rattachés à une administration spécifique et pourront en changer en cours de carrière - avait suscité un tollé en interne.
Une grève rarissime avait même secoué le Quai d'Orsay, les diplomates redoutant une perte de compétences et de prestige du troisième réseau mondial, derrière ceux des Etats-Unis et de la Chine.
La part de l'aide au développement, également gérée par le Quai d'Orsay, chute quant à elle de 23%, à 2,4 milliards.