Manille ne déclenche pas la mise en oeuvre du traité de défense avec les Etats-Unis

15:1621/06/2024, Cuma
AFP
Bateaux des garde-côtes chinois approchant des bateaux philippins lors d'un incident au large du banc de sable Second Thomas dans la mer de Chine méridionale.
Crédit Photo : BUREAU DES AFFAIRES PUBLIQUES DES FORCES ARMÉES DES PHILIPPINES / AFP
Bateaux des garde-côtes chinois approchant des bateaux philippins lors d'un incident au large du banc de sable Second Thomas dans la mer de Chine méridionale.

La violente confrontation ayant opposé lundi des garde-côtes chinois et des marins philippins ne déclenche pas la mise en œuvre du traité de défense entre les Philippines et les États-Unis, a affirmé vendredi le gouvernement philippin.

"Nous ne sommes pas encore prêts à considérer qu'il s'agit d'une attaque armée",
a déclaré le secrétaire exécutif de la présidence, Lucas Bersamin, à la presse, interrogé sur le traité de défense mutuelle qui lie les États-Unis et les Philippines depuis 1951.

La mise en œuvre de ce traité est prévue en cas d'
"attaque armée"
contre les navires, les avions, les militaires et les garde-côtes philippins dans le Pacifique, qui, selon Washington, comprend la mer de Chine méridionale.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une importante route commerciale, et ignore un arbitrage international qui lui a donné tort en 2016.


Le violent affrontement entre des garde-côtes chinois armés et des membres de la marine philippine s'est produit lundi pendant une mission de ravitaillement pour des soldats philippins stationnés sur un navire militaire échoué sur l'atoll Second Thomas, selon Manille.

Une vidéo diffusée par l'armée philippine a montré des marins chinois crier et brandir des couteaux ainsi qu'une hache, depuis de petites embarcations, mais aussi frapper à l'aide de bâtons un bateau pneumatique.


Un marin philippin a perdu un pouce lors de l'incident, au cours duquel les garde-côtes chinois ont également confisqué ou détruit du matériel philippin, notamment des armes à feu, selon l'armée philippine.

Interrogé à propos de cette vidéo, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a balayé jeudi les allégations
"totalement bidon"
de Manille et l'a accusé de vouloir
"rejeter de façon calomnieuse" l
a responsabilité de l'incident sur Pékin.

De son côté, M. Bersamin a minimisé vendredi l'importance de l'incident, affirmant qu'il s'agissait
"probablement d'un malentendu"
et que les garde-côtes chinois n'avaient pas utilisé d'autres armes que des armes blanches.

Les incidents en mer entre la Chine et les Philippines se sont multipliés ces derniers mois, alors que Pékin redouble d'efforts pour faire valoir ses prétentions territoriales dans cette zone maritime contestée.

La Chine y fait patrouiller des centaines de navires des garde-côtes et de la marine et y a transformé plusieurs récifs en îles artificielles militarisées.


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