- 27.11.2024, mercredi
- 12:43
Des travailleurs du parti du Congrès brandissant des pancartes crient des slogans lors d'une marche de protestation contre le Premier ministre Narendra Modi et l'homme d'affaires milliardaire Gautam Adani, appelant à l'arrestation du magnat en raison d'allégations de corruption formulées par les États-Unis, qui affirment que le magnat a versé plus de 250 millions de dollars de pots-de-vin pour obtenir des contrats gouvernementaux lucratifs, à Kolkata, le 22 novembre 2024.
Le groupe indien Adani a annoncé mercredi une perte de 55 milliards de dollars en valeur boursière depuis l’inculpation aux États-Unis de son fondateur, Gautam Adani, dans une affaire de corruption.
Le conglomérat déplore également des
"comptes-rendus incorrects"
dans les médias à son sujet.
"Depuis la notice d’inculpation émise par le département de la Justice américain, le groupe a enregistré une perte de près de 55 milliards de dollars dans la capitalisation boursière de ses 11 entreprises cotées"
, indique un communiqué d’Adani.
Accusations de pots-de-vin
Accusations de pots-de-vin
Gautam Adani, 62 ans, est soupçonné d’avoir participé au versement de 250 millions de dollars de pots-de-vin à des fonctionnaires indiens pour obtenir des marchés dans le secteur de l’énergie solaire.
L’acte d’accusation du procureur fédéral de Brooklyn accuse le magnat et plusieurs dirigeants de son groupe d’avoir mis en place un
"système destiné à offrir, autoriser et payer des pots-de-vin à des responsables du gouvernement indien"
.
Une réunion en avril 2022 aurait impliqué Gautam Adani, son neveu Sagar Adani et Vneet Jaain, dirigeants de la filiale Adani Green Energy, pour discuter de ce système. Le groupe Adani a immédiatement démenti ces accusations, les qualifiant de
"sans fondement"
, et promis de les contester en justice.
Répercussions financières et diplomatiques
Répercussions financières et diplomatiques
Le groupe a également souligné que Gautam Adani, Sagar Adani et Vneet Jaain n’ont pas été inculpés pour corruption, mais pour des chefs de
"fraude"
liés à des régulations financières. Ces accusations portent sur la dissimulation du
"système de corruption"
alors que le groupe levait des fonds auprès d’investisseurs internationaux.
Cependant, l’affaire a provoqué des conséquences immédiates. Le Kenya a annulé ses partenariats avec Adani, tandis que le Bangladesh et le Sri Lanka réexaminent leurs projets avec le conglomérat. En France, TotalEnergies, partenaire à hauteur de 20 % dans Adani Green Energy, a annoncé le gel de tout nouvel investissement lié au groupe.
En Inde, le chef de l’opposition, Rahul Gandhi, a réclamé
"l’arrestation immédiate"
de Gautam Adani et l’ouverture d’une enquête parlementaire sur les activités du conglomérat.
Des antécédents troublants
Des antécédents troublants
Cette affaire ravive les soupçons sur l’empire Adani, qui s’étend des énergies renouvelables aux ports, aéroports et médias.
En 2023, le groupe avait déjà été accusé par Hindenburg Research de
"manipulation éhontée"
des cours boursiers et de
"fraude comptable sur plusieurs décennies"
. Ces allégations avaient entraîné une perte de plus de 150 milliards de dollars en valeur boursière et réduit de 80 milliards de dollars la fortune personnelle de Gautam Adani.
Malgré ces turbulences, le groupe avait partiellement récupéré ces pertes. En 2024, Gautam Adani restait la deuxième fortune d’Inde, selon le classement Forbes.
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