Des milliers de manifestants à Mexico contre une réforme judiciaire

La rédaction
09:449/09/2024, lundi
AFP
Un homme brandit un drapeau mexicain lors d'une manifestation contre la réforme judiciaire proposée par le gouvernement, à Mexico, le 8 septembre 2024.
Crédit Photo : SILVANA FLORES / AFP
Un homme brandit un drapeau mexicain lors d'une manifestation contre la réforme judiciaire proposée par le gouvernement, à Mexico, le 8 septembre 2024.

Des milliers de personnes, en majorité des employés de l'administration judiciaire et des étudiants en droit, ont manifesté dimanche à Mexico contre une réforme judiciaire qui prévoit que les juges et les magistrats du pays soient élus par un "vote populaire".

Les détracteurs de la réforme, parmi lesquels figurent aussi les Etats-Unis, estiment qu'elle portera atteinte à l'indépendance du pouvoir judiciaire en le politisant et que les trafiquants de drogue pourraient plus facilement contrôler les juges en s'immisçant dans leur élection.


La manifestation était organisée quelques heures avant que le Sénat ne débatte de l'initiative du président sortant Andrés Manuel Lopez Obrador. 


Le projet de réforme a été accepté en commission sénatoriale dimanche soir et doit être présenté en session plénière mardi, pour un éventuel vote mercredi.

Le texte a déjà été adopté mercredi par la Chambre des députés où le parti présidentiel et ses alliés sont ultra-majoritaires.


"Le pouvoir judiciaire ne va pas tomber"
, ont scandé les manifestants.

La réforme prévoit que les juges - dont ceux de la Cour suprême - et les magistrats du pays soient élus par un
"vote populaire".

Le chef de l'Etat sortant, dont la popularité avoisine les 70%, accuse les juges et magistrats de favoriser la corruption et les groupes criminels et d'être responsables d'une impunité de plus de 90% des crimes commis, selon les ONG. 


M. Lopez Obrador, qui cédera le pouvoir à la présidente élue issue de son parti Claudia Sheinbaum le 1er octobre, accuse également les juges de la Cour suprême d'être devenus des alliés de l'opposition, alors que la haute instance a entravé certaines des réformes que le président a proposées dans des domaines tels que l'énergie et la sécurité.

Dans une allocution publiée sur les réseaux sociaux et les sites de la Cour, la présidente de la Cour, Norma Piña, a dénoncé dimanche une entreprise de
"démolition du pouvoir judiciaire"
et appelé à poursuivre le débat.

Selon elle, deux propositions formulées sur la base de
"l'expérience directe de ceux qui rendent la justice"
ont été remises.

"De quoi ont-ils peur, si ce que nous voulons, c'est mettre fin à la corruption ?"
, s'est interrogé le président Lopez Obrador à Tulum (est), accusant ses adversaires de vouloir faire croire que la réforme créerait de
"l'instabilité".

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