Le Cadre stratégique permanent (CSP) qui réunit ces groupes a appelé dans un communiqué les civils à s'éloigner des installations et des lieux d'activités militaires.
Toujours dans le nord, le gouvernorat de la région de Gao, où les attaques et accrochages se sont multipliés ces dernières semaines, a instauré un couvre-feu nocturne de 30 jours de 20H00 du soir à 6H00 du matin (locale et GMT) jusqu'au 9 octobre inclus. Seuls les véhicules des forces de sécurité sont exemptés, dit le texte consulté par l'AFP.
Ces tensions font plus que jamais redouter la réouverture du front entre l'armée malienne et les groupes à dominante touareg qui ont combattu l'Etat central à partir de 2012 avant d'accepter un cessez-le-feu en 2014 et de signer en 2015 l'accord de paix dit d'Alger.
Les terroristes, qui avaient d'abord combattu les forces maliennes avec les rebelles touareg et arabes avant de se retourner contre eux, ne sont pas concernés par l'accord d'Alger, et ont depuis étendu leurs agissements au centre du pays et au Burkina Faso et Niger voisins sous la bannière d'Al-Qaïda ou de Daesh.
La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), qui fait partie du CSP, a affirmé samedi soir avoir abattu un avion de l'armée malienne après un bombardement sur ses positions dans la région de Gao.
Les régions de Gao et Tombouctou sont le théâtre depuis quelques semaines d'une succession d'attaques terroristes, mais aussi d'accrochages impliquant armée malienne et groupes signataires de l'accord d'Alger.
Ces évènements coïncident avec le désengagement en cours de la mission de l'ONU déployée au Mali depuis 2013 et poussée vers la sortie par la junte en 2023.
Le Cadre stratégique permanent a accusé la junte dimanche dans un communiqué d'une série de violations du cessez-le-feu de 2014 et de l'accord de paix de 2015. Il prête à la junte au pouvoir depuis 2020 une stratégie de rupture du cessez-le-feu.
La remise du camp de Ber par la mission de l'ONU à l'armée mi-août a donné lieu à des combats entre soldats et terroristes, mais aussi à des accrochages entre armée et CMA.
Le CSP a été créé en mai 2021 par les principaux groupes armés du nord, notamment ceux de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rebelles) et de la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d'Alger (communément appelée Plateforme, loyalistes).