Le président français Emmanuel Macron participe jeudi à Libreville avec plusieurs chefs d'Etats d'Afrique centrale à un sommet consacré à la protection des forêts tropicales, au commencement d'une tournée de quatre jours dans la région.
Ils précisent qu'il aura surtout vocation à mettre en application les objectifs fixés par l'Accord de Paris sur le climat (2015) et la COP15 de Montréal sur la biodiversité (2022).
M. Macron est arrivé mercredi soir dans la capitale gabonaise et a été reçu au palais présidentiel par son homologue Ali Bongo Ondimba.
Jeudi matin, le chef de l'Etat français s'est rendu au parc de l'Arboretum Raponda Walker, l'une des aires protégées du littoral gabonais au nord de Libreville, où il a déambulé pendant 30 minutes en compagnie du ministre des Eaux et forêts du Gabon, Lee White, qui lui a notamment présenté les nombreuses essences d'arbres du site.
M. Macron a ensuite rejoint la résidence de l'ambassadeur de France au Gabon, située sur le front de mer, où il devait s'exprimer devant des représentants de la communauté française. Il se rendra ensuite au palais présidentiel pour des rencontres avec des scientifiques, des ONG et des acteurs du secteurs privés dans l'après-midi.
D'autres chefs d'Etats de la région dont Denis Sassou-Nguesso (Congo-Brazzaville), Faustin Archange Touadéra (Centrafrique), Mahamat Idriss Déby Itno (Tchad) ou encore Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale) feront aussi le déplacement.
Les présidents français et gabonais concluront le sommet par deux discours en fin de journée.
La venue d'Emmanuel Macron a été décriée par une partie de l'opposition politique et de la société civile gabonaises, qui l'accusent de venir "adouber" Ali Bongo, qui avait succédé laborieusement à son père, le président Omar Bongo, décédé en 2009 après avoir dirigé ce riche petit pays pétrolier pendant 41 ans.
Depuis 2022, l'armée française a été poussée hors du Mali et du Burkina Faso par les juntes au pouvoir dans ces deux pays. Mardi, le Burkina a également dénoncé un accord d'assistance militaire signé avec la France en 1961, l'année d'après l'indépendance du pays, auparavant colonie française.
Il a également annoncé une réduction de la présence militaire française, concentrée depuis dix ans sur la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Après le Gabon, le président français se rendra en Angola, où il signera un accord visant à y développer la filière agricole, puis au Congo et en République démocratique du Congo.
Il fera ensuite une brève escale à Brazzaville, où Denis Sassou Nguesso dirige d'une main de fer le Congo depuis près de 40 ans. Une rencontre qui risque là encore d'apparaître à contre-courant de son discours de lundi.
Il conclura sa tournée en République démocratique du Congo (RDC), ex-colonie belge mais aussi plus grand pays francophone du monde, où le président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, se prépare à une échéance électorale cette année.
Cette étape peut également s'avérer délicate alors que la France est accusée en RDC de soutenir le Rwanda, au moment où Kinshasa accuse son voisin rwandais de soutenir le "M23", rébellion active dans l'est congolais. Un soutien qui a été corroboré par des experts de l'ONU mais reste nié en bloc par Kigali.