L'UE finalise un plan à 2 milliards d'euros pour soutenir l'Ukraine

09:4820/03/2023, Pazartesi
MAJ: 20/03/2023, Pazartesi
AFP
Crédit Photo: Aris Messinis / AFP
Crédit Photo: Aris Messinis / AFP

L'Union européenne finalise cette semaine un plan de 2 milliards d'euros pour financer des achats communs de munitions d'artillerie dont l'Ukraine a désespérément besoin pour contrer l'offensive des troupes russes.

Le projet doit permettre de fournir aux forces ukrainiennes au moins un million d'obus de 155 mm et de reconstituer les stocks stratégiques des pays de l'UE, dont certains sont proches de l'épuisement.


"Nous n'avons pas encore de fumée blanche"
, a confié dimanche un responsable européen.
"Deux Etats membres, les Pays-Bas et l'Italie, ont encore des réserves, mais il n'y a pas de blocage. Elles devraient pouvoir être levées pour la réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense lundi à Bruxelles",
a expliqué un diplomate.

L'accord sera ensuite soumis aux dirigeants de l'UE pour leur sommet jeudi et vendredi.

L'UE répond à un appel urgent lancé le 9 mars par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, car ses troupes limitent leur puissance de feu faute de munitions.


"Nous sommes entrés dans la phase dangereuse de la guerre. Les Russes ont plus de 300.000 combattants massés pour une offensive et nous devons aider les forces ukrainiennes à résister"
, a expliqué un haut fonctionnaire européen.

Réarmer l'UE


"Le temps presse: nous devons livrer plus de munitions d'artillerie et nous devons le faire plus rapidement",
insiste Josep Borrell. Il demande aux Etats membres de consacrer aux achats de munitions pour l'Ukraine les 2 milliards d'euros alloués en décembre pour renflouer la facilité européenne pour la paix, le fond intergouvernemental utilisé depuis le début de la guerre pour les fournitures d'armes à l'Ukraine.

Un milliard d'euros sera utilisé pour rembourser aux Etats membres les munitions prélevées sur leurs stocks, au prix de 1.000 à 1.300 euros l'obus, a-t-on précisé. Un obus vaut à ce jour 4.000 euros et les prix montent.


"Les Ukrainiens veulent des munitions pour leur artillerie et des missiles pour leur défense anti-aérienne et l'UE va les leur fournir",
a expliqué le représentant d'un Etat membre. L'accord prévoit les fournitures pour le 31 mai, a-t-il précisé.

L'état des stocks est un secret militaire, mais
"nous pensons qu'il reste encore des munitions et nous cherchons à encourager leur livraison",
a confié le haut fonctionnaire européen.

Un second milliard sera utilisé pour des achats communs de munitions de 155 mm destinées à l'Ukraine. Les contrats sont prévus en septembre avec l'objectif de réduire à 6-8 mois les délais pour fournir et livrer.


Le troisième volet du plan de Josep Borrell vise à augmenter les capacités de production de la douzaine d'entreprises d'armement de l'UE pour
"reconstituer les stocks des pays de l'UE et continuer à approvisionner les forces ukrainiennes".

La guerre "va durer"


"Cette guerre a vocation à durer et les besoins des forces ukrainiennes sont très importants"
, a expliqué un diplomate.
"L'UE doit se réarmer",
a-t-il insisté. Et d'assurer:

L'objectif de fournir à l'Ukraine au moins un million d'obus de 155 mm est largement partagé.

"Les déstockages et les fournitures se font de manière continue"
, a expliqué le représentant d'un Etat membre.
"Nous ne savons pas tout ce que font les Etats et tous ne demandent pas des remboursements"
, reconnaissent les services de Josep Borrell.

L'aide militaire européenne à l'Ukraine est chiffrée à 12 milliards d'euros, dont 3,6 milliards via la Facilité européenne pour la paix financée à 63% par les contributions de l'Allemagne, de la France, de l'Italie et de l'Espagne.


Les Européens auront également formé 15.000 militaires ukrainiens
"fin avril"
, a précisé un responsable du programme.

Un accord de principe est acquis pour allouer un nouveau financement de 3,5 milliards d'euros pour abonder la Facilité et
"la discussion pourrait être lancée dès cette semaine"
, a confié un responsable européen.
"On y va",
a assuré un diplomate européen.

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