Crédit photo: ALESSANDRO FUCARINI / AFP
L'Italie a saisi deux autres navires de sauvetage de migrants accusés d'avoir violé une nouvelle législation controversée, portant le total à trois en 48 heures, ont annoncé mercredi les ONG concernées.
L'ONG espagnole Open Arms a indiqué avoir reçu une amende de 10.000 euros, et le navire portant son nom a été saisi mardi après avoir ignoré les instructions des autorités italiennes lui enjoignant de ne pas procéder à deux opérations de secours en Méditerranée.
De son côté, l'ONG allemande Sea-Eye a indiqué avoir reçu une amende de quelque 3.000 euros, et son navire SEA-EYE 4 a été saisi après avoir procédé à trois opérations de secours, qui selon elle ont permis de recueillir 114 personnes.
Les deux navires ont violé une loi récente obligeant les navires d'ONG à regagner un port choisi par les autorités italiennes entre chaque sauvetage.
Lundi, le navire Aurora, de l'ONG allemande Sea-Watch, avait été saisi en vertu d'une autre disposition de cette loi, pour avoir débarqué des migrants dans un port non choisi par les autorités italiennes.
Cette nouvelle législation a été décidée cette année par le gouvernement de la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni dans le but de faire baisser le nombre d'arrivées, même si les navires d'ONG ne représentent qu'une fraction du nombre total de migrants débarquant en Italie.
Plus de 105.000 migrants sont arrivés en Italie depuis le début de l'année, soit plus du double par rapport à 2022 sur la même période, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
En outre, plus de 2.000 sont mortes en tentant de traverser la Méditerranées depuis janvier, selon l'ONU.
Open Arms a précisé que son navire était en train de se rendre au port de Carrare, choisi par les autorités italiennes, quand l'équipage a pris connaissance d'un appel de détresse d'Alarm Phone, un numéro utilisé par les migrants rencontrant des difficultés lors de leur traversée.
Cette alerte
"concernait deux bateaux en péril au sud de notre position",
une information confirmée par l'avion de surveillance d'une ONG.
En l'absence de réponse immédiate des autorités italiennes à cet appel de détresse, le navire d'Open Arms explique avoir suivi le droit maritime international et a procédé au sauvetage.
La navire a ensuite reçu l'ordre
"d'abandonner les recherches et de continuer vers le port choisi, étant donné que les autorités avaient pris la situation en main"
, mais sans donner de délai selon Open Arms.
L'ONG a donc continué sa route et recueilli 132 personnes vendredi lors d'une opération de deux heures
"au cours de laquelle aucun navire des autorités n'est paru, confirmant une fois de plus que ces gens étaient laissés à la dérive"
.
Le bateau s'est ensuite rendu à Carrare, où il a été saisi.
Selon Sea-Eye, son navire SEA EYE 4 a été saisi dans le port de Salerne (sud) pour
"avoir procédé à plus d'une opération de sauvetage"
jeudi et vendredi.
"Si ne nous ne l'avions pas fait, il y aurait eu des morts"
, a ajouté une responsable de l'ONG, Gorden Isler, dans un communiqué. La législation italienne est
"contraire au droit international, qui oblige un capitaine à secourir les gens en détresse en mer"
, a-t-il dénoncé.
#Italie
#Migrants
#Navire de sauvetage
#Politique
#Immigration
#Open Arms
#Sea-Eye
#Sea-Watch
#Amendement