L'Iran a annoncé jeudi la fermeture de l'un des plus anciens et des plus importants centres d'études français comme première riposte à la publication par un magazine satirique journal de caricatures jugées insultantes pour le guide suprême Ali Khamenei.
Les autorités iraniennes avaient averti mercredi Paris qu'elles prendraient des mesures après la publication mercredi par Charlie Hebdo de ces dessins mettant en scène la plus haute personnalité religieuse et politique de la République islamique d'Iran.
Selon son site, l'IFRI est affilié au ministère français des Affaires étrangères.
Les caricatures publiées dans le journal satirique ont été retenues dans le cadre d'un concours lancé en décembre, au moment où des manifestations se poursuivaient en Iran pour protester contre la mort en détention le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire strict du pays.
Le numéro contient plusieurs dessins d'ordre sexuel montrant l'ayatollah Khamenei et d'autres religieux iraniens, de même que des caricatures dénonçant le recours en Iran à la peine capitale comme tactique pour intimider les manifestants. Deux Iraniens ont été exécutés pour leur implication dans les manifestations.
L'ambassadeur de France en Iran Nicolas Roche a été convoqué le même jour par le ministère des Affaires étrangères à Téhéran.
Le siège de l’IFRI, situé dans le centre de Téhéran, avait été fermé durant de longues années. Il avait rouvert sous la présidence du modéré Hassan Rohani (2013-2021) comme un signe du réchauffement des relations entre la France et l'Iran. Il comprend notamment une riche bibliothèque, utilisée par les étudiants de la langue française et des universitaires iraniens.