Le Liban a expulsé, en l'espace d'environ deux semaines, une cinquantaine de Syriens renvoyés sur leur territoire ravagé par la guerre, au moment où un sentiment antisyrien gagne le pays touché par la crise économique, ont indiqué vendredi trois sources concordantes.
L'unité de renseignement de l'armée libanaise a ciblé les Syriens sans papiers, ont raconté ces mêmes sources, les arrêtant puis les remettant aux gardes-frontières, qui les ont expulsés ensuite du Liban.
Selon les autorités, environ deux millions de réfugiés syriens se trouvent sur le territoire libanais. Près de 830.000 d'entre eux sont enregistrés auprès des Nations unies.
Les autorités libanaises n'ont pas coordonné leurs efforts avec Damas, ont précisé des responsables de la sécurité et de l'armée ajoutant que certains des réfugiés expulsés étaient retournés au Liban avec l'aide de passeurs qui leur faisaient payer 100 dollars par personne.
Raids
Le Liban a tenté à plusieurs reprises des rapatriements décrits comme volontaires de Syriens vers leur territoire. Des groupes de défense des droits humains les considèrent forcées.
Une source humanitaire a déclaré à l'AFP qu'elle avait remarqué une augmentation des raids des services de renseignement de l'armée visant les communautés syriennes à Beyrouth et dans la région du Mont-Liban depuis le début du mois d'avril.
La Sûreté générale libanaise est chargée de la surveillance des frontières, mais un responsable de l'agence a déclaré qu'elle n'était pas impliquée dans ces expulsions.
Mais des groupes de défense des droits humains affirment que certains réfugiés ont été persécutés et rejettent l'idée que leur retour est sûr.
Depuis 2019, le Liban est plongé dans une crise économique qui, selon la Banque mondiale, est l'une des pires de l'histoire moderne.