Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé dimanche la fin du remplissage du Grand barrage de la renaissance sur le Nil, présenté comme le plus grand d'Afrique, menaçant de relancer les tensions régionales avec l’Egypte et le Soudan situés en aval.
Cette annonce intervient alors que des négociations entre les trois pays, interrompues depuis avril 2021, avaient repris le 27 août.
Je crois que nous terminerons ce que nous avons prévu.
Jugé vital par Addis Abeba, le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (Gerd), qui a coûté environ 3,5 milliards d'euros, est au cœur d'un conflit régional depuis que l’Ethiopie a entamé les travaux en 2011.
L'Egypte et le Soudan craignent, eux, qu'il ne réduise leur approvisionnement en eau.
Menace existentielle
Khartoum et Le Caire ont plusieurs fois demandé à l'Ethiopie de cesser le remplissage du réservoir du Gerd, en attendant un accord tripartite sur les modalités de fonctionnement du barrage.
Quelques semaines plus tôt, mi-juillet, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et Abiy Ahmed s'étaient donné quatre mois pour parvenir à un accord sur le remplissage et l'exploitation du barrage, lors d'une rencontre en marge d'un sommet de dirigeants africains sur la guerre qui fait rage au Soudan.
La position de Khartoum a, elle, varié ces dernières années.
Mais le Soudan est ravagé depuis mi-avril par un conflit meurtrier.