Une initiative privée-publique de la Banque mondiale et du fabricant de mini-réseaux solaires Husk Power Systems a permis de fournir de l'électricité à Sabon Gida, une localité rurale au Nigeria, améliorant l'accès à l'électricité, même par rapport à certaines zones urbaines du pays.
Pendant plusieurs années, la localité de Sabon Gida dépendait de générateurs diesel ou de lampes, qui laissaient souvent sa population dans le noir, comme des millions d'autres Africains.
Même faire des injections sans électricité était difficile pour nous.
Mais tout ou presque a changé il y a un an, grâce à une initiative privée-publique de la Banque mondiale, du fabricant américain de mini-réseaux Husk Power Systems, et de l'Agence d'électrification rurale du Nigeria.
Aujourd'hui, Sabon Gida a parfois plus de lumière que Lagos, la capitale économique du pays, où de nombreuses personnes se débrouillent avec une demi-journée d'électricité - parfois beaucoup moins - provenant d'un réseau défectueux.
Et l'Afrique rurale sort progressivement de l'obscurité.
Le triplement des énergies renouvelables, y compris l'énergie solaire, est l'un des objectifs jugés les plus atteignables à la COP28, à Dubaï (30 novembre-12 décembre).
Et loin d'être anecdotiques, les mini-réseaux électriques sont considérés par la Banque mondiale et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) comme une solution d'ampleur pour offrir aux régions rurales d'Afrique subsaharienne un accès à l'électricité sans passer par les énergies fossiles.
Une solution viable ?
Dans un rapport publié cette année, la Banque mondiale indique que l'utilisation des mini-réseaux solaires est passée de seulement 500 installations en 2010 à plus de 3 000 aujourd'hui. On estime que 9 000 autres seront mis en service d'ici quelques années.
Pour atteindre les objectifs de développement durable visant à fournir de l'électricité à 380 millions de personnes en Afrique d'ici à 2030, 160 000 mini-réseaux sont nécessaires.
Si vous retirez les mini-réseaux de l'équation, vous restez confronté au problème de l'extension des réseaux nationaux qui ne sont pas disponibles pour un grand nombre de communautés. Les mini-réseaux sont donc essentiels.
Motos électriques
Husk Power, qui œuvre aussi dans d'autres pays africains et en Inde, possède douze réseaux au Nigeria, et compte en installer 60 autres d'ici la fin de l'année.
John Buhari propose toujours le même prix dans son entreprise de recharge de téléphones, mais il fait désormais plus de bénéfices parce qu'il ne paie plus le carburant de son générateur.
Dans les environs, Husk Power mène un projet pilote de motos électriques, dans le cadre de son approche intégrée visant à fournir de l'électricité et des équipements dans la ruralité.
À Sabon Gida, personne ne pourrait être plus satisfait de l'énergie solaire que Shagari Abari, propriétaire d'un salon de visionnage, où les habitants se réunissent sur des bancs en béton pour regarder des matchs de football et des films.