Le Pakistan et l'Afghanistan ont convenu de relancer les travaux de plusieurs projets qui étaient au point mort, notamment un corridor énergétique reliant quatre pays.
L'accord tant attendu a été conclu ce mardi 29 novembre à Kaboul, lors d'une réunion entre le ministre afghan des Affaires étrangères par intérim, Maulvi Amir Khan Muttaqi, et la ministre d'État pakistanaise des Affaires étrangères Hina Rabbani Khar, actuellement en visite dans le pays, selon des déclarations distinctes des ministères des Affaires étrangères des deux États.
Khar, qui est arrivée à Kaboul mardi matin pour une visite d'une journée. Elle a rencontré les principaux dirigeants du gouvernement intérimaire Taliban, notamment le vice-premier ministre par intérim Abdul Salam Hanafi et le ministre par intérim des mines et du pétrole Shahabuddin Delawar, et a eu des entretiens au niveau de la délégation avec Muttaqi et son staff.
Le chef de la diplomatie afghane a informé Hina Rabbani Khar que son pays est prêt à reprendre les travaux sur le projet de gazoduc Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde (TAPI), le projet CASA-1000 (projet énergétique Asie centrale-Asie du Sud), le projet de chemin de fer Trans-afghan et d'autres projets restés longtemps en suspens.
Le projet TAPI, d'un montant de 7 milliards de dollars, qui devait être achevé fin 2017, a été repoussé en raison de la guerre des Taliban contre le régime afghan soutenu par les États-Unis, qui a pris fin en août de l'année dernière.
Un gazoduc de 1 600 kilomètres transportera 3,2 milliards de pieds cubes de gaz naturel par jour du Turkménistan vers les trois pays d'Asie du Sud.
Quant à CASA-1000, il s'agit d'un projet de 1,16 milliard de dollars en cours de construction, qui permettra d'exporter l'excédent d'hydroélectricité du Kirghizstan et du Tadjikistan vers l'Afghanistan, puis vers le Pakistan.
Le ministre afghan des affaires étrangères par intérim a également abordé les questions relatives à la libération des réfugiés afghans emprisonnés dans différentes prisons pakistanaises, au commerce bilatéral et au transit, ainsi qu'au traitement des réfugiés au Pakistan, selon un communiqué publié par son ministère à Kaboul.
Selon le communiqué, la ministre d'État pakistanaise des Affaires étrangères a assuré la partie afghane qu'Islamabad prendrait des mesures immédiates pour résoudre ces questions.
Bien que le Pakistan soit considéré comme ayant une influence sur les Taliban, les deux parties sont toujours aux prises avec un certain nombre de problèmes récurrents, notamment les attaques transfrontalières contre les forces de sécurité pakistanaises et la pose d'une clôture sur la frontière de 2640 kilomètres entre les deux voisins.
Islamabad, en revanche, maintient que la ligne Durand est une frontière permanente entre les deux pays voisins.
Les deux parties ont discuté d'une variété de questions bilatérales d'intérêt mutuel, dont la coopération en matière d'éducation, de santé, de commerce et d'investissement, de connectivité régionale, de contacts entre les peuples et de projets socio-économiques, selon un communiqué publié par le ministère des affaires étrangères à Islamabad.
Elle a assuré que le Pakistan accorderait une attention particulière à l'importation de produits fabriqués par des entreprises appartenant à des femmes.