Au Pakistan, le secteur informel représente plus des trois-quarts des emplois selon les chiffres officiels. Sur plus de 240 millions d'habitants, seules 5,2 millions de personnes sont assujetties à l'impôt sur le revenu.
Pour son budget 2024-2025 de 68 milliards de dollars, Islamabad entend générer 46 milliards de recettes par l'impôt, soit une hausse de près de 40 % par rapport à l'an dernier.
Alors que le FMI demande des coupes drastiques dans les dépenses pour possiblement accorder dans les mois à venir son 24e prêt au Pakistan, de six à huit milliards de dollars selon des responsables, le budget prévoit aussi un allégement des subventions au prix de l'essence.
Des années de mauvaise gestion ont poussé l'économie pakistanaise au bord du gouffre, où elle failli basculer avec le Covid, la crise énergétique mondiale et les inondations record qui ont submergé un tiers du pays en 2022.
Depuis, la balance des paiements courants s'est légèrement rétablie, l'inflation commence tout juste à baisser, mais la dette extérieure du Pakistan reste très élevée (242 milliards de dollars) et son service engloutira encore la moitié des revenus de l'État en 2024, selon le FMI. Alors qu'environ 40 % de la population vit déjà sous le seuil de pauvreté, la Banque mondiale disait redouter en avril que 10 millions de Pakistanais supplémentaires basculent sous ce seuil.