Gérard fait le tour de sa petite pharmacie du centre de Bujumbura, la capitale économique du Burundi. De nombreuses étagères sont vides, il manque des médicaments contre le diabète, l'hypertension... "Des patients meurent faute d'accès à certains traitements", assure-t-il.
Et pour les quelques médicaments que le pharmacien parvient encore à se procurer, les prix se sont envolés.
Cette année-là, l'annonce de la candidature à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, au mépris de la Constitution, avait plongé ce pays enclavé de la région des Grands Lacs dans une grave crise politique. La répression de la contestation avait fait au moins 1.200 morts et 400.000 déplacés.
Il explique:
Avant, nous avions des ruptures de stock qui duraient deux ou trois jours. Là, ça fait deux semaines que nous attendons et nous n'avons toujours aucune date de livraison.
Devises
Les secteurs qui généraient des devises étrangères, que ce soit l'agriculture ou le secteur minier, sont aujourd'hui en détresse.
Médicaments, carburant, sucre... De plus en plus de produits de première nécessité deviennent introuvables dans de nombreuses villes ou se négocient à des prix exorbitants au marché noir. Des files sans fin s'étirent devant les stations-service, les rayons des magasins sont vides.
Le pétrole pour nous éclairer est beaucoup trop cher, quand bien même nous parviendrions à en trouver.