La ministre britannique, Suella Braverman. Crédit Photo: AA
Le projet d’expulser les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni vers le Rwanda est "humanitaire" et "compatissant", a affirmé samedi la ministre de l'Intérieur britannique Suella Braverman en première visite dans la capitale rwandaise, Kigali.
La ministre séjourne dans ce petit pays d’Afrique de l’est pour accélérer la mise en œuvre de ce projet destiné, selon la Grande Bretagne, à décourager les traversées clandestines de la Manche à bord de petites embarcations.
Dans le cadre de cet accord dit
pour les autorités britanniques, le Royaume-Uni a déjà versé 170 millions de dollars au Rwanda pour financer le logement, la formation et l'éducation des migrants contre leur relocalisation en terre rwandaise.
"Aujourd'hui, nous avons signé un addendum à notre accord qui étend les mesures de soutien pour les personnes qui seront relocalisées au Rwanda. Il y a une crise mondiale migratoire, et je pense sincèrement que ce partenariat de premier plan entre deux alliés et deux amis, va montrer la voie",
a déclaré la ministre Suella Braverman après avoir visité de nouvelles résidences, destinées à accueillir les réfugiés envoyés au Rwanda par le Royaume-Uni.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, a vanté devant la presse un partenariat
qui
"représente une évolution importante dans nos efforts pour adresser l’immigration irrégulière".
Il a rappelé que face à une
"crise migratoire au niveau mondial"
ce projet
"contribuera non seulement à démanteler les réseaux criminels de trafic d’êtres humains, mais aussi à sauver des vies".
L’accord controversé entre les deux pays avait été initié par le gouvernement de Boris Johnson en 2022 et reste porté par son successeur Rishi Sunak. Il avait été déclaré Legal par la haute cour britannique en décembre dernier affirmant qu’il ne contredit pas la Convention de Genève pour les réfugiés.
L’accord reste contesté en justice par un groupe de demandeurs d’asile et des organisations non gouvernementales.
La cour d’appel devrait statuer en avril prochain sur une nouvelle action en justice contre l’accord.
La cour européenne des droits de l’homme avait bloqué, en juin dernier, le premier vol au départ de Londres censé expulser des migrants vers le Rwanda.
De nombreuses manifestations en opposition à cet accord se déroulaient au même moment en terre britannique.
Dans les villes de Londres, Glasgow et Cardiff, des manifestants s’opposaient à la volonté des conservateurs au pouvoir de durcir la législation contre l’immigration illégale. Certains protestataires brandissaient des pancartes avec mention
"Safe passage, not Rwanda"
(
"Passage sûr, pas le Rwanda"
).
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