Ethiopie: le TPLF, ancien parti hégémonique, suspendu pendant trois mois

09:5514/02/2025, vendredi
AFP
Les combats entre les rebelles tigréens et les forces gouvernementales, appuyées par des milices et l'armée érythréenne, ont fait au moins 600.000 morts en Éthiopie.
Crédit Photo : EDUARDO SOTERAS / AFP
Les combats entre les rebelles tigréens et les forces gouvernementales, appuyées par des milices et l'armée érythréenne, ont fait au moins 600.000 morts en Éthiopie.

Le Front de Libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui a dominé la scène politique en Éthiopie pendant près de trente ans, a été suspendu pour une période de trois mois en raison de son manquement à organiser une assemblée générale, a annoncé la Commission électorale nationale éthiopienne (NEBE) jeudi.

Une suspension liée à une violation des règles de gouvernance


Le TPLF avait perdu son statut de parti politique fin 2020, en raison de la guerre qui a opposé les rebelles tigréens aux forces gouvernementales, conflit qui a duré jusqu'en novembre 2022. Durant cette période, le TPLF a été désigné comme une entité terroriste par Addis-Abeba.

En août 2024, le TPLF avait obtenu une nouvelle autorisation de la Commission électorale, à condition d'organiser une assemblée générale et d'élire de nouveaux dirigeants avant le 10 février 2025. Toutefois, n'ayant pas respecté ces exigences, le TPLF a vu ses activités politiques suspendues pour trois mois. La Commission a ajouté que "l'enregistrement du parti sera annulé" si des mesures correctives ne sont pas prises dans ce délai.

Contexte de la guerre et des tensions internes au TPLF


Le TPLF, qui a exercé une grande influence sur la politique éthiopienne de 1991 à 2018, a été marginalisé après l'arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed, suite à une série de manifestations nationales. La guerre entre les rebelles tigréens et les forces gouvernementales, soutenues par les milices et l'armée érythréenne, a fait plus de 600 000 morts. Un accord de paix signé en Afrique du Sud en novembre 2022 a permis de mettre fin aux hostilités, mais plusieurs défis demeurent, dont le retour des déplacés, environ un million selon l'ONU.

Depuis plusieurs mois, des tensions internes secouent le TPLF, divisé en deux factions: l'une dirigée par Getachew Reda, chef d'une administration intérimaire à Tigré, et l'autre par Debretsion Gebremichael, le leader du TPLF. Ces divergences ont exacerbé les tensions, certains membres des Forces de défense du Tigré accusant l'administration intérimaire de trahison et menaçant de faire ressurgir la violence dans la région.


Les implications de la suspension du TPLF


La suspension du TPLF pourrait avoir des répercussions sur la stabilité de la région du Tigré. Les tensions internes et les accusations de coup d'État au sein du parti suscitent des préoccupations sur une potentielle résurgence de la violence dans la région. Les observations de l'ONG Acled soulignent la fragilité de la situation, avertissant de risques de conflits prolongés dans la zone.


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