
Le M23 a pris le contrôle de l'aéroport stratégique de Kavumu, amplifiant les tensions dans le Sud-Kivu, alors que des milliers de civils sont déplacés.
Les rebelles du M23 ont pris le contrôle de l'aéroport stratégique de Kavumu, situé à environ 25 kilomètres de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, ce vendredi 14 février, affirme la société civile de Kavumu.
Cette prise de contrôle intervient après la conquête de plusieurs localités dans la province du Sud-Kivu, où se poursuivent les affrontements entre le M23 et l'armée congolaise depuis le 18 janvier.
Le porte-parole de l'Alliance Fleuve Congo (AFC) a annoncé, dans un message sur le réseau social X, la prise de contrôle de l'aéroport et des zones environnantes de Kavumu par les rebelles du M23.
Des sources locales rapportent que, dans la matinée, les rebelles ont pris le contrôle de la localité de Katana, située à 7 kilomètres de Kavumu, avant de se diriger vers l'aéroport.
Plusieurs autres localités ont été prises dans le Sud-Kivu par le M23 ces dernières 72 heures, notamment les localités d'Ihusi, Kabamba et Kalehe-centre.
L'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s'est alarmée de la "détérioration rapide" de la situation humanitaire dans la région, précisant que quelque 350 000 personnes avaient été déplacées par les combats et ne disposaient d'aucun abri.
Jusqu'à présent, les autorités congolaises ne se sont pas encore prononcées sur ce sujet.
Les affrontements entre les rebelles du M23 et l'armée congolaise se poursuivent dans le Sud-Kivu, malgré le sommet conjoint des chefs d'État de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), tenu à Dar es Salaam le 8 février. Ce sommet avait pour objectif principal de traiter la crise en cours à l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC) et de répondre à l'implication du Rwanda dans le soutien au groupe rebelle M23.
Les résultats de ce sommet incluaient un appel urgent à un cessez-le-feu immédiat et à la reprise des pourparlers de paix. Toutefois, les experts présents ont insisté sur la nécessité pour le M23 de stopper ses opérations militaires et ont exigé que le Rwanda mette fin à son appui au groupe rebelle, en plus de retirer ses troupes du sol congolais.
Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO.
Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d'agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe "terroriste" et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s'étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.
Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s'inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.
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