Israël: Lapid prévoit des élections anticipées en 2024 et le départ du Gouvernement Netanyahu

La rédaction
09:4421/06/2024, Cuma
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Le chef de l'opposition israélienne, Yair Lapid.
Crédit Photo : DHA / Archive
Le chef de l'opposition israélienne, Yair Lapid.

Le chef de l'opposition israélienne, Yair Lapid, s'est dit convaincu que des élections anticipées auront lieu au cours de l'année 2024 et que le gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahu quittera le pouvoir.

Dans une interview accordée jeudi au journal israélien Maariv, Lapid a déclaré: "
Je pense qu'en 2024, nous serons en campagne électorale"
, faisant référence à la tenue d'élections anticipées.

Les dernières élections se sont tenues à la fin de l'année 2022, suivies par la formation du gouvernement actuel, avec Netanyahu à sa tête. Conformément à la loi, le gouvernement élu reste en place pour une période de quatre ans, à moins que la Knesset ne soit dissoute ou qu'une motion de censure ne soit votée à son encontre.

L'opposition et les familles des prisonniers israéliens détenus dans la Bande de Gaza accusent Netanyahu de mener des politiques qui servent ses intérêts personnels, en particulier celui de conserver son poste. Ils l'accusent de ne pas avoir atteint les objectifs déclarés de la guerre, notamment l'élimination du mouvement Hamas et le retour des prisonniers.


Netanyahu rejette, depuis des mois, les appels à la démission de son gouvernement de coalition et à l'organisation d'élections anticipées, arguant que cela aurait pour effet de
"paralyser l'État et de geler les négociations sur l'échange de prisonniers pendant une période pouvant aller jusqu'à 8 mois"
.

Selon Lapid,
"si la sécurité personnelle se détériore en l'espace d'un an, si la politique étrangère est compromise et si l'économie est en difficulté, le gouvernement finira par s'effondrer de toutes façons".

"Netanyahu représente un échec lamentable. Je pense qu'il ne réalise toujours pas ce qui s'est passé"
, a-t-il souligné. Israël mène une guerre meurtrière contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre dernier; guerre qui a fait environ 123 000 victimes palestiniennes (entre morts et blessés), pour la plupart des femmes et des enfants, et plus de 10 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine qui a coûté la vie à un grand nombre d'enfants.

S'agissant de l'éventualité que Netanyahu soit condamné à une peine privative de liberté, en raison des accusations de corruption financière qui pèsent sur lui, Lapid a déclaré:
"Je ne suis pas favorable à ce que le système politique s'occupe de la question de (la possibilité de) gracier Netanyahu"
.
"C'est pour cette raison que nous avons entamé la lutte pour préserver l'indépendance de la justice (face à ce que le gouvernement qualifie de législation visant à réformer le système judiciaire), et il n'est ni juste ni approprié que le système politique s'immisce dans cette question"
, a-t-il affirmé.

Et le chef de l'opposition israélienne d'ajouter:
"Je ne suis pas désireux ou heureux de le voir (Netanyahu) en prison, mais l'essentiel est qu'il parte"
.
"Lorsqu'il partira, il n'y aura même pas une fontaine qui portera son nom, sans parler d'une rue ni d'un centre culturel. Nous ne nous souviendrons de lui que le 7 octobre, qui est le plus grand échec depuis la guerre de libération"
, a-t-il poursuivi, faisant référence à la création de l'État d'Israël en 1948 sur les terres palestiniennes occupées.

Le 7 octobre 2023, le mouvement de résistance palestinien Hamas a lancé une attaque contre 11 bases militaires et 22 colonies adjacentes à la Bande de Gaza, tuant et capturant des Israéliens et ce, en réponse aux
"crimes quotidiens de l'occupation contre le peuple palestinien et ses lieux saints, en particulier la mosquée Al-Aqsa"
, précise le mouvement.

En ce qui concerne les conséquences du maintien de Netanyahu à son poste, Yair Lapid a déclaré:
"Sa présence à son poste cause un préjudice irréparable"
.
"Je parle aux dirigeants du monde. Plus personne ne le croit ni ne veut collaborer avec lui. Les responsables de la sécurité et les économistes ont perdu confiance en lui, mais il s'en moque et persiste (dans sa voie)"
, a-t-il ajouté. Et de poursuivre:

Netanyahu fait des promesses, mais le mensonge est pour lui un mode de vie. Lui et son gouvernement ont perdu toute capacité à diriger le pays.

En ce qui concerne l'unification de l'opposition, il a déclaré:
"Je suis aujourd'hui la personne la plus expérimentée au sein de l'opposition et nous allons essayer d'unifier l'ensemble du bloc derrière nous, ce qui inclut tous ceux à qui le pays tient à cœur"
.
"Notre principale mission est de renverser ce gouvernement désastreux"
, a-t-il ajouté.

Il y a des gens complètement fous au sein du gouvernement.

Dans une autre interview accordée ce jeudi au site d'information Ynet, Lapid a déclaré:
"Ce gouvernement est le plus dysfonctionnel de tous les temps. Il génère des divisions"
.
"Il y a des gens complètement fous (au sein du gouvernement). L'extrémisme de (Itamar) Ben Gvir (ministre de la Sécurité nationale) et de (Bezalel) Smotrich (ministre des Finances) nous fait plonger dans un monde de folie et désintègre le gouvernement de l'intérieur"
, a-t-il poursuivi.

L'opposition accuse Netanyahu de se plier aux volontés de Ben Gvir et Smotrich, qui menacent de renverser le gouvernement s'il conclut un accord d'échange de prisonniers avec le Hamas prévoyant la fin de la guerre et le retrait de la Bande de Gaza.

S'agissant des tensions qui se sont manifestées avec les États-Unis, en raison du retard dans la livraison d'armes à Tel-Aviv, Lapid a déclaré:
"Netanyahu rejette la faute sur (le président américain Joe) Biden, qui nous a aidés à une échelle sans précédent. Il s'agit d'une folie politique visant à flatter la base (électorale de droite)".

Depuis le début de la guerre contre Gaza, les États-Unis ont apporté un soutien sans faille à leur allié Israël sur les plans militaire et diplomatique, ainsi qu'en matière de renseignement. Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. Quelque 37 431 Palestiniens ont été tués depuis lors à Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants, tandis que plus de 85 600 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.


Plus de huit mois après le déclenchement de la guerre israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines et soumises à un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.

Israël est poursuivi pour
"crime de génocide"
devant la Cour internationale de Justice (CIJ), dont la dernière ordonnance a enjoint Tel-Aviv de mettre immédiatement fin à ses opérations à Rafah, où plus d'un million de Palestiniens s'étaient réfugiés pour échapper à la guerre, avant que la ville ne soit envahie le 6 mai dernier.

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