Les autorités indiennes ont prolongé lundi une coupure de l'internet dans l'Etat du Pendjab (Nord-Ouest) pendant une chasse à l'homme qui se poursuivait pour arrêter un prédicateur séparatiste sikh.
Parallèlement, des images circulant sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP ont montré des partisans présumés du prédicateur, Amritpal Singh, saccageant le consulat indien à San Francisco aux Etats-Unis.
La police du Pendjab a annoncé lundi avoir déjà arrêté 114 personnes mais ignorer toujours où se trouvait le prédicateur. Elle avait été déployée en nombre dimanche au Pendjab, selon des médias locaux, en particulier dans les zones rurales et autour du village de Singh, Jallupur Khera.
Les autorités du Pendjab avaient lancé samedi des recherches pour retrouver Amritpal Singh, 30 ans, devenu célèbre ces derniers mois en prêchant un sikhisme radical allant jusqu'à exiger la création d'un Etat séparatiste sikh appelé Khalistan.
La décision des autorités suivait une attaque qui avait fait plusieurs blessés chez les policiers le mois dernier lors de la prise d'assaut en plein jour d'un poste de police par le prédicateur et ses partisans en banlieue d'Amritsar, ville qui abrite le plus sacré des temples sikhs, le Temple d'Or.
L'attaque suivait l'arrestation d'un assistant de Singh pour agression et tentative d'enlèvement présumées.
Des médias indiens citant des sources des services de sécurité affirment que Singh est soutenu par le Pakistan.
L'Etat du Pendjab, où vivent 58% de sikhs et 39% d'hindous, a connu de violents mouvements séparatistes en faveur du Khalistan dans les années 1980 et au début des années 1990, qui ont fait des milliers de morts.
Les violences ont culminé en 1984 après l'assaut de l'armée contre des séparatistes au Temple d'Or, qui a fait au moins 400 morts dont le dirigeant radical du lieu, Jarnail Singh Bhindranwale.
Cet événement a conduit à l'assassinat quelques mois plus tard de la Première ministre Indira Gandhi par ses gardes du corps sikhs. Des émeutes antisikhs ont ensuite éclaté dans le pays, faisant des milliers de morts.
L'insurrection a depuis perdu en vigueur, en raison du départ de ses plus importants représentants au Canada, en Australie et ailleurs.