Crédit photo: ALESSANDRO SERRANÒ / AFP
Le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin a convoqué une réunion, qui doit se tenir vendredi après-midi, sur la "situation migratoire" à Lampedusa, petite île italienne qui fait face à des arrivées record de migrants par la Méditerranée.
Plus de 7.000 personnes en provenance d'Afrique du Nord ont débarqué mardi et mercredi à Lampedusa, une des principales portes d'entrée vers l'Europe, soit l'équivalent de la population locale sur cette île, qui s'est déclarée en état d'urgence.
Cette réunion doit se tenir dans l'après-midi avec les
de la police, de la gendarmerie et de l'immigration, selon le ministère de l'Intérieur.
Lors d'un déplacement à Menton (Alpes-Maritimes) mardi, Gérald Darmanin avait pour sa part annoncé des renforts dans la lutte contre l'immigration irrégulière à la frontière italienne, où la France constate
"une augmentation de 100% des flux"
, avait-il dit.
Le ministère de l'Intérieur n'a pas indiqué, à ce stade, si la France pouvait s'aligner sur la décision de l'Allemagne
, qui a annoncé mercredi suspendre l'accueil volontaire de demandeurs d'asile en provenance d'Italie, prévu par les accords européens, en raison d'une
"forte pression migratoire"
et du refus de Rome d'appliquer ces mêmes accords.
À Lampedusa, le centre d'accueil prévu pour héberger moins de 400 personnes est débordé, avec des hommes, des femmes et des enfants contraints de dormir dehors sur des lits de fortune en plastique, beaucoup enveloppés dans des couvertures de survie.
Sur les quelque 7.000 arrivées, plus de 5.000 personnes ont débarqué mardi sur les côtes italiennes, presque exclusivement à Lampedusa et près de 3.000 mercredi, selon le ministère italien de l'Intérieur.
Un
, selon Matteo Villa, du centre de réflexion ISPI.
La numéro deux du parti d'extrême droite français Reconquête, Marion Maréchal, a parlé jeudi d'une
"submersion migratoire, dont ce n'est malheureusement que le début"
, en annonçant son départ pour Lampedusa.
Vendredi, l'eurodéputé français Raphaël Glucksmann (groupe socialistes et démocrates) a appelé Paris à
"porter une solution européenne"
pour que des
"mécanismes de solidarité"
permettent de soulager l'Italie face à cet afflux.
Glucksmann a insisté sur l'urgence d'
"une réforme de la politique migratoire"
.
"La Commission européenne est d'accord mais qui bloque? Ce sont les États, c'est le Conseil européen, y compris la France d'ailleurs
", a-t-il rappelé, craignant que
"cette gestion nationale de la question migratoire"
aboutisse
"à une catastrophe à l'échelle du continent"
.
Il a dit espérer que la France défende au Conseil européen,
"ce qu'elle n'a pas fait jusqu'ici, une solution européenne"
.
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