Hong Kong: une éminente dirigeante syndicale arrêtée par la police

16:119/03/2023, jeudi
MAJ: 9/03/2023, jeudi
AFP
Crédit photo: Pierre PARCS / AFP
Crédit photo: Pierre PARCS / AFP

Une dirigeante syndicale hongkongaise de premier plan a été arrêtée jeudi par la police, a indiqué à l'AFP une source policière, des images de médias locaux la montrant conduite dans une camionnette banalisée à l'extérieur de la prison où son mari est détenu.

Elizabeth Tang Yin-ngor, la secrétaire générale de la Fédération internationale des travailleurs domestiques, a été arrêtée pour suspicion de
"collusion avec des forces étrangères visant à mettre en péril la sécurité nationale"
, a déclaré un officier de police, sous couvert d'anonymat.

Ce motif est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à la réclusion à perpétuité en vertu de la loi sur la sécurité nationale introduite par Pékin en 2020 pour réprimer les nombreuses et parfois violentes manifestations en faveur de la démocratie.

Une vidéo publiée jeudi par le journal pro-Pékin Wen Wei Po montre une femme d'une cinquantaine d'années, vêtue d'une veste noir sans manches, identifiée comme Elizabeth Tang Yin-ngor, conduite par des hommes en civil vers une camionnette à l'extérieur de la prison.


Elle et son mari, Lee Cheuk-yan, ont milité pour les droits des travailleurs et pour la démocratie à Hong Kong pendant quatre décennies, et ont cofondé la Confédération des syndicats de Hong Kong. Aujourd'hui dissoute, elle était le plus grand groupe de coordination de syndicats pro-démocratie de la ville.


Lee Cheuk-yan est aussi l'ancien président de l'Alliance d'Hong Kong, la principale organisatrice de la veillée aux chandelles annuelle organisée pendant plus de 30 ans en mémoire des victimes de la répression sanglante sur la place Tiananmen en 1989.


La veillée est interdite depuis 2020 et l'alliance a été dissoute en 2021, après l'arrestation et l'inculpation de tout ses dirigeants en vertu de la loi de sécurité nationale.


Lee Cheuk-yan est en détention depuis septembre 2021, accusé
"d'incitation à la subversion"
pour son activisme.

Son cas est en cours de jugement devant la Haute Cour de Hong Kong. Lui et deux autres dirigeants de l'alliance risquent jusqu'à dix ans de prison. 


En décembre, l'avocat de M. Lee avait déclaré que Elizabeth Tang Yin-ngor vivait et travaillait en Grande-Bretagne.


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