France: Un policier décoré, soupçonné de néonazisme

10:1118/05/2023, jeudi
MAJ: 18/05/2023, jeudi
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Crédit photo: Jean-Christophe Verhaegen/AFP
Crédit photo: Jean-Christophe Verhaegen/AFP

Un policier de la Brigade de répression de l'action violente motorisée (BRAV-M), qui avait été décoré suite à un décret signé par l'ancien préfet de police de Paris, Didier Lallement, sera jugé pour des accusations de violence conjugale et d'usage de de stupéfiants, le 19 juin prochain à Melun.

Selon l'enquête menée par le journal Libération, le policier Jordan N. s'inscrirait, par ailleurs, dans la mouvance néonazie.


Le quotidien rapporte, d'abord, que le policier a été placé en garde à vue pour des coups donnés à sa compagne, et a été testé positif à la cocaïne à cette occasion.

Dans l'article de Libération, on découvre ensuite que le policier porte le tatouage d'une fleur de lys, symbole de la monarchie française, apprécié par une partie de l'ultradroite, ainsi que d'un logo du groupe d'extrême droite dissous en 2021, Génération identitaire.


"Jordan N. apprécie Charlemagne : il fait de ses armoiries sa photo de profil sur une application de messagerie. Un choix en apparence anodin, mais en réalité équivoque. Les trois fleurs de lys et l’aigle carolingiens sont aussi le symbole de la division SS Charlemagne, composée de volontaires français pendant la Seconde Guerre mondiale"
, lit-on dans les colonnes du quotidien qui apporte d'autres révélations sur l'intérêt particulier porté par le policier à l'idéologie nazie, notamment la procuration d'une copie de "Mein Kampf", d'Adolf Hitler, ainsi que des partages de portraits du leader nazi en messagerie privée sur les réseaux sociaux.

Le jeune policier évoque également des
"ratonnades"
, dans des messages échangés avec l'un de ses collègues. Il s'agit d'un terme raciste faisant référence aux expéditions violentes contre des minorités, notamment d’origine nord-africaine, comme le rappelle le journal qui fait état de propos qui illustrent la haine et l’appétit pour la violence de certains hommes de la 21e compagnie d’intervention (21CI) de la préfecture de police de Paris.

Libération rapporte, par ailleurs, que le policier s'est vu octroyer en 2020 la médaille de bronze pour actes de courage et de dévouement, comme d’autres agents des compagnies d’intervention, qui ont pour mission de protéger les institutions ou les événements sensibles. Jordan N. a également eu l'honneur d'être sélectionné pour défiler sur les Champs-Élysées à sa sortie de l’école de police, en 2018.


Dans une longue série de révélations, le quotidien rapporte notamment que Jordan N. prend part à des conversations numériques où des contenus antisémites sont partagés, ainsi que d’autres proposant d’
"écraser"
des migrants ou moquant les personnes handicapées.

Dans un enregistrement de 2018 consulté par Libération, Jordan N. n’hésite d’ailleurs pas à déclarer dans un éclat de rire qu’il
"espère qu’on va bombarder des gilets jaunes, entre frères"
, rapporte encore le journal dans l'article intitulé
"On fait une ratonnade après ?"
: Jordan N., un policier de la" Brav-M de mauvaise compagnie".

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