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France: Bruno Retailleau dénonce un "séparatisme" après la polémique sur des salariées voilées à Nancy

10:3928/09/2024, Cumartesi
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Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau prononce un discours lors de la cérémonie de départ à la retraite du directeur général de la police nationale (DGPN) à Velizy-Villacoublay, au sud-ouest de Paris, le 26 septembre 2024.
Crédit Photo : Bertrand GUAY / AFP
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau prononce un discours lors de la cérémonie de départ à la retraite du directeur général de la police nationale (DGPN) à Velizy-Villacoublay, au sud-ouest de Paris, le 26 septembre 2024.

Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur, a pris position ce vendredi sur X contre ce qu'il qualifie de tentatives de "séparatisme", à la suite d'une controverse à Nancy où deux salariées voilées risquent le licenciement.

"Il n'est pas acceptable que des personnes cherchent à s'extraire des règles communes en matière de laïcité"
, a-t-il déclaré.

Retailleau a affirmé son soutien à l'Association accueil et réinsertion sociale (ARS), qui applique une clause de neutralité religieuse imposée en août 2024.


Pour rappel, deux salariées de l'ARS à Nancy (Meurthe-et-Moselle) risquent de perdre leur emploi en raison d'un nouveau règlement interdisant les signes religieux. Cette clause de
"neutralité"
imposée en août 2024 provoque une mobilisation de leurs collègues, qui dénoncent une décision discriminatoire.

La direction de l'ARS a justifié ce changement par l'obligation de neutralité dans le cadre d'une mission de service public. Les deux salariées, qui portaient le voile depuis plusieurs années au sein de l'association sans problème, se sont vues proposer trois options: retirer leur voile, accepter une rupture conventionnelle ou être licenciées.


Leur arrêt maladie depuis plusieurs jours n'a pas empêché une large mobilisation interne. Le 24 septembre, une assemblée générale a rassemblé près de 100 personnes, demandant le retrait immédiat de cette clause. Philippe Blouet, délégué syndical, cité par Libération, qualifie cette mobilisation d'
"historique"
pour cette association de 350 salariés, fondée en 1979. Il dénonce une
"violence managériale sans nom"
, rappelant que les salariées avaient été embauchées avec leur voile, sans que cela ne pose problème auparavant.

Valérie Jurin, présidente de l'ARS, également citée par le quotidien français, se défend en affirmant que cette mesure respecte la loi du 24 août 2021 sur la laïcité dans les services publics. Elle souligne qu'un dialogue reste ouvert avec les salariées, évoquant un exemple où un agent a couvert un tatouage en forme de croix pour se conformer à la nouvelle règle.


Cependant, elle estime qu'en maintenant leur position, les deux salariées risquent de rencontrer des difficultés à trouver un emploi dans d'autres structures similaires.

La mobilisation de soutien aux salariées, prévue le mercredi 2 octobre, vise à accentuer la pression sur l'association pour retirer cette clause. Selon l'une des salariées mobilisées, citée par Libération, cette mesure va à l'encontre des valeurs sociales de l'association:
"C'est ça l'exemple qu'on montre aux demandeurs d'asile qui fuient les stigmatisations religieuses ?".

Pour rappel, le discours du Président français Emmanuel Macron, le 2 octobre 2020 aux Mureaux, axé sur la lutte contre le
"séparatisme islamiste"
, avait suscité de vifs débats. Présenté comme une réponse à la montée de tensions identitaires, ce discours a été perçu par certains comme stigmatisant une partie de la population et risquant de renforcer les fractures sociales plutôt que de les résoudre. En cherchant à combattre le phénomène de
"séparatisme"
, Macron a proposé des mesures jugées par certains observateurs comme restrictives, notamment en termes de libertés religieuses.

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