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Au moins 26 personnes ont été tuées dimanche dans une frappe aérienne à Finote Selam, dans la région éthiopienne de l'Amhara en proie à des combats, ont affirmé lundi à la presse un responsable d'un hôpital de la ville et un habitant.
Cette frappe est l'événement le plus meurtrier rapporté depuis que des combats ont éclaté début juillet entre l'armée fédérale et des combattants amhara, dont la milice nationaliste Fano, dans la deuxième région la plus peuplée d'Éthiopie.
Le gouvernement fédéral a décrété l'état d'urgence le 4 août face à ce regain de violence armée, qui menace d'embraser le nord de l'Éthiopie, neuf mois seulement après la fin d'un conflit dévastateur dans la région voisine du Tigré. L'état d'urgence a été entériné lundi par un vote du parlement.
"Vingt-deux corps ont été amenés à l'hôpital, tandis que quatre autres personnes grièvement blessées sont décédées peu après leur arrivée"
, a déclaré le responsable de l'hôpital de Finote Selam, localité du sud de l'Amhara à environ 170 kilomètres de la capitale régionale Bahir Dar.
S'exprimant sous couvert d'anonymat pour des raisons de sécurité, il a précisé que l'établissement avait également accueilli
"55 patients blessés, dont plus de 40 le sont grièvement"
.
Un habitant a déclaré, également sous couvert d'anonymat, avoir
"personnellement aidé à l'inhumation des corps de 30 victimes
(...)
ainsi qu'au transport de nombreuses victimes blessées"
.
Cette frappe a touché le centre de la ville dimanche matin, alors que la localité était sous contrôle des miliciens Fano. L'armée éthiopienne est entrée dans la ville lundi après-midi, a affirmé l'habitant joint par l'AFP.
"Jeune de 13 ans et personnes âgées"
Arrivé sur les lieux
"environ 15 minutes après la frappe"
, cet habitant a raconté avoir vu un véhicule de transport de marchandises complètement détruit avec des cadavres éparpillés autour. Il a raconté:
J'ai entendu le bruit fort d'un avion avant l'attaque.
Selon le responsable médical, qui dit avoir entendu une forte explosion vers 9H30-10H00 (06H30-07H00 GMT), certains habitants ont évoqué
.
"Tous les morts et blessés arrivés à l'hôpital portaient soit des vêtements civils, soit des vêtements traditionnels du dimanche. Les victimes vont d'un jeune de 13 ans à des personnes âgées"
, a-t-il ajouté.
Les tensions en Amhara sont allées croissantes depuis avril, après que le Premier ministre Abiy Ahmed a annoncé vouloir démanteler les
, des unités paramilitaires créées par de nombreux États régionaux depuis une quinzaine d'années.
Les nationalistes amhara estiment que le gouvernement veut affaiblir leur région, alors que les
amhara, ainsi que la milice Fano, ont été des alliés cruciaux du gouvernement durant la guerre du Tigré entre novembre 2020 et novembre 2022.
Le bilan officiel des combats reste inconnu dans cette région où les accès sont restreints, rendant impossible toute vérification indépendante sur le terrain.
Deux médecins dans les villes de Bahir Dar et Gondar ont affirmé mercredi à l'AFP avoir vu de nombreux civils morts ou blessés.
Depuis mercredi, après plusieurs jours d'affrontements meurtriers, l'armée a réinvesti les principales villes de l'Amhara.
"Si les violents combats se sont calmés dans les principales zones urbaines depuis le 9 août, ils se poursuivent dans d'autres parties de la région"
, a souligné lundi la commission éthiopienne des droits de l'homme (EHRC), institution publique statutairement indépendante, dans un communiqué.
Ces combats sont marqués par
"l'utilisation d'artillerie lourde, entraînant des morts et des blessés parmi les civils, ainsi que des dommages matériels"
, selon l'EHRC, faisant part de sa
.
L'organisme de surveillance des droits humains a également évoqué des manifestants tués alors qu'ils tentaient de bloquer des routes, des prisons et commissariats attaqués, résultant en vols d'armes et munitions et évasions de détenus, ainsi que des arrestations et exécutions extra-judiciaires.
Dans la capitale Addis Abeba,
"il y a eu des arrestations massives de civils d'origine ethnique amhara"
, souligne l'EHRC, déplorant de ne pas avoir
"pu obtenir d'accès pour vérifier les conditions de détention depuis la déclaration de l'état d'urgence".
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