Le colonel Jean Claude Pivi. Crédit photo: X
Le colonel Jean Claude Pivi, poursuivi pour des faits présumés de crime de sang dans le dossier des événements du 28 septembre 2009, s'est échappé d'une prison de Conakry le 4 novembre 2022 en compagnie de Dadis Camara, des colonels Moussa Tiegboro Camara et Blaise Gomou, repris depuis et renvoyés en prison. Seul le colonel Pivi reste encore introuvable.
Une forte récompense attend la personne qui aidera l'État guinéen à remettre la main sur le colonel Claude Pivi.
Depuis son évasion le 4 novembre dernier, à la suite de l'attaque de la maison d'arrêt de Conakry, Jean Claude Pivi est activement recherché tant au niveau national qu'international pour être arrêté et reconduit à la Maison centrale de Conakry en vue de poursuivre le procès des événements du 28-Septembre entamé depuis plus d'un an, a souligné le ministère guinéen de la Justice.
"Pour conforter les citoyens à accomplir le devoir qui leur est ainsi prescrit par la loi, le département de la Justice offrira, à titre de récompense, la somme de cinq cent millions (500 000 000) de francs guinéens, soit un peu plus de 35 millions de francs CFA, à toute personne qui aura aidé ou facilité l'arrestation de Monsieur Jean Claude Pivi en donnant des indications précises aux autorités judiciaires sur sa position exacte"
, a indiqué le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, assurant que la remise de la récompense au bénéficiaire se fera en toute discrétion.
L'arrestation de Jean Claude Pivi rassurerait davantage les victimes, les témoins et les personnes en situation de risque tel que le prévoit l'article 2 de la loi organique L/2022/013/CNT du 23 septembre 2022. Il dispose que
"la protection des victimes, des témoins et d'autres personnes en situation de risque, vise à préserver leur sécurité, leur dignité et leur bien-être physique et psychologique, ainsi qu'à assurer le respect de leur vie privée. Les mesures de protection sont proportionnelles à la gravité du risque qui menace la personne à protéger"
, a rappelé le ministre.
Le garde des Sceaux a précisé que les dénonciations concernant le célèbre fugitif seront reçues sous un numéro vert mis en place par le ministère de la Justice et des droits de l'homme.
M. Wright affirme également avoir instruit les Procureurs généraux à tout mettre en œuvre pour rechercher et recueillir auprès des citoyens toute information ou renseignement de nature à faciliter l'interpellation de M. Pivi en application de l'article 37 alinéa 1 et 2 du Code de procédure pénale. Celui-ci dispose que
"le ministre de la Justice conduit la politique pénale déterminée par le Gouvernement. Il veille à la cohérence de son application sur le territoire de la République".
Par ailleurs, des mesures de protection spéciale seront prises en faveur de la personne qui aura donné l'information sur la position exacte du fugitif conformément aux dispositions de la loi L/2022/013/CNT du 23 septembre 2022 fixant les règles de protection des victimes, des témoins et des autres personnes en situation de risque, a aussi précisé le chef du département de la justice guinéenne.
Claude Pivi, radié des effectifs de l'armée guinéenne, est un militaire qui a été recruté en 1985. Son intégration dans l'armée fait suite à son sacre aux championnats d'Afrique des arts martiaux où il a raflé la médaille d'or continentale.
Le défunt général Lansana Conté, président de la République de Guinée de 1984 en 2008, l'a fait recruter pour réaliser le rêve de Claude Pivi d'enseigner aux militaires guinéens d'alors le métier des arts martiaux. C'est ainsi qu'il fut enrôlé.
Sous le magistère du général Conté, Claude Pivi faisait partie des hommes les plus redoutables de l'armée guinéenne.
A la mort de Conté, il aurait joué un rôle important dans la prise du pouvoir par le capitaine Moussa Dadis Camara en 2008. Il sera nommé d'ailleurs ministre en charge de la sécurité présidentielle par ce dernier.
Lors de son audition à la barre du tribunal criminel de Dixinn, mis en place pour juger les présumés responsables des atrocités du 28 septembre 2009, il a révélé être à ses 37 ans au service de l'armée guinéenne.
Son fils Verny Pivi, qui serait l'un des cerveaux de cette évasion, était sergent avant sa radiation dans les effectifs de l'armée guinéenne en 2012 par le président Alpha Condé.
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