Plus de cinq millions de Jordaniens se rendent aux urnes ce mardi pour élire leurs députés, dans un climat marqué par une économie en difficulté et la guerre dans la bande de Gaza, qui reste au cœur des préoccupations.
Ces élections sont les premières depuis l'adoption d'une nouvelle loi électorale en janvier 2022. Celle-ci a augmenté le nombre de sièges au Parlement de 130 à 138, relevé le quota des femmes et abaissé l'âge minimum pour les candidats.
Les bureaux de vote sont ouverts jusqu'à 19h00 (16h00 GMT) et les résultats sont attendus dans les 48 heures. Les analystes prévoient une forte abstention. Fayez Al-Disi, un étudiant en ingénierie de 21 ans venu voter déplore:
La situation, franchement, va de mal en pis en termes d'opportunités d'emploi, et les salaires sont bas avec de longues heures de travail.
Des élections sans bouleversements politiques majeurs
Ces élections ne devraient pas bouleverser l'équilibre politique du royaume. Selon la Constitution jordanienne, le roi conserve le contrôle des dossiers stratégiques. Il nomme le Premier ministre, peut dissoudre le Parlement, déclarer la guerre, conclure la paix ou signer des traités et accords.
Près de la moitié de la population jordanienne est d'origine palestinienne, et des manifestations réclamant l'annulation du traité de paix se tiennent régulièrement depuis le début de la guerre.
"Série de crises"
Si la plupart des slogans de campagne abordent les défis quotidiens des Jordaniens, la guerre à Gaza reste au cœur des débats, surtout pour les candidats du Front d'action islamique (FAI), principal parti d'opposition.
Certains électeurs estiment qu'aucune amélioration économique ne sera possible tant que le conflit à Gaza se poursuivra.
Notre pays est malheureusement entouré d'une série de crises et de guerres sans fin.
Mohammed Jaber, propriétaire d'un magasin à Amman, partage ces inquiétudes.
Les gens sont préoccupés par la guerre à Gaza et la situation économique. Ils ne savent pas ce que les partis pourront accomplir.
Le Parlement jordanien est bicaméral. En plus des 138 députés élus, il compte 69 sénateurs nommés par le roi. L'assemblée peut retirer sa confiance au gouvernement, approuver et promulguer des lois.