Le pays d'Afrique australe a tenu des élections générales en août. Le scrutin, dont la régularité a été mise en doute, a offert un second mandat au président de 81 ans, et 177 sièges sur 280 au Parlement à son parti, la Zanu-PF.
Mais deux mois après le scrutin et à l'issue d'un ubuesque stratagème, 14 députés de l'opposition ont été démis, ouvrant la voie à des élections partielles dans 9 circonscriptions samedi. Et à deux jours du scrutin, un tribunal de Harare a ordonné que 8 des 9 candidats du premier parti d'opposition, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), soient interdits de se présenter.
Il y déclarait que 15 députés, ayant quitté le parti, ne pouvaient pas conserver leur siège.
Le dirigeant de la CCC, Nelson Chamisa, avait demandé au Parlement de ne pas tenir compte de cette lettre: la CCC n'a pas de secrétaire général et le parti n'a ni expulsé, ni rappelé de députés, avait-il expliqué.
Mais le président du Parlement, membre de la Zanu-PF, a déclaré les sièges vacants auprès de la commission électorale.
A Mabvuku, une banlieue de Harare appelée aux urnes samedi, quelques rares affiches électorales sont visibles dans les rues. C'est la seule circonscription où la CCC a encore un candidat en lice.
Le Zimbabwe est accablé depuis une vingtaine d'années par une profonde crise économique. Le pays est plombé par les coupures de courant, les pénuries et un chômage endémique.
Selon les spécialistes, ces élections partielles sont la première étape d'une manœuvre du pouvoir pour rafler la majorité des deux tiers au Parlement. Avec en ligne de mire une modification de la Constitution qui permettrait à Mnangagwa de prolonger son règne en abattant la limite de deux mandats présidentiels.
Son arrivée au pouvoir avait suscité l'espoir d'un renouveau démocratique et d'un redressement de l'économie, a rappelé Christopher Vandome, chercheur du groupe de réflexion Chatham House.