A la fin du mois d’août, le président Abdourahamane Tiani a signé une ordonnance instituant le fichier des personnes, groupes de personnes ou entités impliquées dans des actes terroristes. Cette mesure a suscité un vif débat dans la société civile nigérienne avec d’un côté, ceux qui saluent cette décision et de l’autre, ceux qui dénoncent un acte visant à restreindre les droits et liberté des Nigériens sous le prétexte de lutter contre le terrorisme.
Les autorités précisent que l'inscription d'une personne, d'un groupe de personnes ou d'une entité au fichier intervient dès l'ouverture d'une enquête ou d'une procédure judiciaire après une condamnation judiciaire sur demande des services de renseignement. Pour Bana Ibrahim, un activiste de la société civile, c’est une décision salutaire compte tenu du contexte qui prévaut au Niger depuis plusieurs années. Il fait une comparaison avec les Etats Unis qui ont institué "Patrioct Act" pour des raisons de lutte contre le terrorisme.
Ibrahim Mounkaïla, un autre activiste de la société civil trouve aussi que ce fichier est indispensable pour mettre hors d’état de nuire, toutes les personnes qui ont eu des liens avec le terrorisme.
Le lanceur d’alerte Maman Kaka Touda dénonce cette décision du président Tiani. Il trouve que texte qui institut ce fichier est une porte ouverte aux violations des droits et libertés des citoyens.
Quant à Me Hamani Assoumane, un avocat qui s’active dans la défense des droits et libertés, il invite les autorités à laisser la possibilité aux personnes soupçonnées de connivence avec le terrorisme, d’exercer des voies de recours.
Selon ce nouveau texte, les infractions portant atteinte aux intérêts stratégiques et/ou fondamentaux de la nation telles que le port d'armes contre l'État, l'intelligence avec une puissance étrangère et la fourniture de renseignements tenus secrets dans l'intérêt de la défense nationale seront désormais sévèrement punies.