Crédit Vidéo : Franck Péraise Mballa / Nouvelle Aube
Tandis que les zones francophones ont repris le chemin de l'école de manière habituelle au Cameroun, dans les régions anglophones les séparatistes ont appelé à un "lock down" de deux semaines, transformant les établissements scolaires en zones fantômes.
La rentrée scolaire 2024-2025, qui s’est officiellement ouverte ce lundi 9 septembre sur l’ensemble du territoire camerounais, a été marquée par de vives tensions dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Alors que la partie francophone a renoué avec la routine scolaire, ces régions ont connu un calme suspect, voire inquiétant.
Un retour en classe sous haute tension
La rentrée scolaire 2024-2025, officiellement lancée ce lundi 9 septembre à travers tout le Cameroun, a été marquée par de vives tensions dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Tandis que les zones francophones ont repris le chemin de l'école de manière habituelle, les régions anglophones ont été plongées dans un calme suspect, voire préoccupant.
Un "lock down" qui perdure
En effet, les séparatistes ont appelé à un "lock down" de deux semaines, transformant les établissements scolaires en zones fantômes.
Malgré les mesures de sécurité renforcées par le gouvernement, de nombreux parents ont préféré garder leurs enfants à la maison, craignant pour leur sécurité. Cette situation n’est pas nouvelle : depuis le début de la crise anglophone en 2017, l’éducation est devenue une cible privilégiée des groupes armés.
Plusieurs parents ont encore à travers de la gorge, le souvenir amer d’enfants tués dans l’attaque d’une école à Kumba le 24 octobre 2020. Ils étaient tout juste âgés de 9 à 12 ans.
Selon Chuo Walters, expert en sciences politiques, ce nouveau blocage est une manœuvre des séparatistes pour rappeler leur présence et maintenir la pression sur le gouvernement.
"C’est un énième chantage"
, affirme-t-il, ajoutant que ces groupes cherchent à profiter de cette période où toute l’attention est focalisée sur la rentrée scolaire pour faire parler d’eux.
Les conséquences d’une crise endémique
Depuis le début de la Crise, des milliers d’écoles ont été fermées, des enseignants menacés et des élèves privés de leur droit fondamental à l’éducation.
Les statistiques sont alarmantes : plus de 700 000 enfants sont privés d’école en raison de l’insécurité.
Ce cercle vicieux de la violence a des répercussions à long terme sur l’avenir de toute une génération. L’illettrisme et l’exclusion sociale sont des facteurs aggravants de la pauvreté et de l’instabilité.
Alors que les efforts de sortie de crise sont menées timidement par le gouvernement, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, OCHA, dans son dernier rapport, estime qu’au moins 638 421 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison de la violence dans les deux régions, tandis que plus de 63 204 ont fui vers le Nigeria.
Espérons qu’une solution politique soit trouvée pour sortir définitivement de cette impasse et garantir la sécurité des populations civiles.
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