Procès Maradona: Des policiers décrivent une chambre sans équipement médical

La rédaction avec
09:3319/03/2025, mercredi
AFP
Le juge Orlando Diaz lors du procès pour la mort de Diego Maradona au tribunal de San Isidro, dans la province de Buenos Aires, en Argentine, le 11 mars 2025.
Crédit Photo : Luis ROBAYO / AFP
Le juge Orlando Diaz lors du procès pour la mort de Diego Maradona au tribunal de San Isidro, dans la province de Buenos Aires, en Argentine, le 11 mars 2025.

Lors du procès de l'équipe soignante de Diego Maradona, des policiers ont témoigné de l'absence d'équipement médical dans sa chambre, où il était censé être en convalescence.

Les policiers arrivés en premier dans la chambre où est mort Diego Maradona en 2020 ont témoigné mardi, au procès de l'équipe soignante, de leur surprise de ne voir aucun "élément médical" dans une chambre supposément médicalisée, où la star était en convalescence.


"Je n'ai pas vu d'éléments médicaux dans la chambre. Je n'ai pas vu de sérums, qui doivent, je pense, être présents lors d'une hospitalisation à domicile", a déclaré le commissaire adjoint Lucas Farias, l'un des policiers entendus au troisième jour du procès de sept professionnels de santé, dans un tribunal de San Isidro (nord de Buenos Aires).

"Ce n'était pas un lit d'hospitalisation, c'était un sommier ordinaire, classique", et il n'y avait pas de défibrillateur, a pour sa part déclaré le commissaire Lucas Borge, autre policier arrivé sur les lieux à Tigre (nord de Buenos Aires) ce 25 novembre 2020.

Légende du football mondial et icône en Argentine jusqu'après sa mort, Diego Maradona est décédé d'une crise cardio-respiratoire dans une résidence privée de Tigre, où il était en convalescence après une neurochirurgie pour un hématome à la tête.


Sept praticiens - médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers - sont jugés pour "homicide avec dol éventuel", caractérisé lorsqu'une personne commet une négligence tout en sachant qu'elle peut entraîner la mort.


Pour ces négligences potentiellement fatales, ils encourent de 8 à 25 ans de prison, dans un procès qui devrait durer jusqu'en juillet, avec deux audiences par semaine.


Les accusés déclinent toute responsabilité dans le décès.

Des avocats de la défense ont plaidé mardi que les policiers n'avaient aucune connaissance médicale les habilitant à se prononcer sur l'hospitalisation.


Les quatre policiers entendus étaient les premiers d'une centaine environ de témoins à venir, parmi lesquels des experts, la famille, des proches et des médecins de Maradona au fil des ans.


Lucas Borge a raconté avoir été appelé vers 13H00 le 25 novembre par la résidence et avoir dépêché son adjoint Lucas Farias, qui, quelques minutes plus tard, l'a informé que Maradona était décédé.

Arrivé à son tour sur place, Lucas Borge a dit avoir été surpris par "la quantité de gens" présents dans le patio de la résidence: les sœurs, l'ex-épouse, les filles de Maradona, l'infirmière, la psychiatre - toutes deux jugées.

À l'ouverture du procès mardi dernier, le procureur Patricio Ferrari a, dans sa déclaration préliminaire, dénoncé un "assassinat", une convalescence devenue "théâtre de l'horreur", une équipe médicale où "personne n'a fait ce qu'il devait faire". Il avait brandi face aux juges une photo de l'idole, mort sur son lit, le ventre atrocement gonflé.

Les policiers ont confirmé cette vision d'un Maradona "avec le ventre très gonflé, prêt à exploser", vêtu d'un tee-shirt et d'un short. "J'ai été surpris de voir Maradona comme ça. Je n'aurais jamais pensé me retrouver face à cette image (...) avec tout ce qu'il représente", a indiqué M. Farias.

En amont du procès, le parquet avait décrit "une hospitalisation à domicile sans précédent, totalement déficiente et imprudente".

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