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L1: Favre démis de ses fonctions, Ineos et Nice ne décollent toujours pas

La mise à l'écart de Lucien Favre, sept mois seulement après son retour à Nice comme entraîneur, ressemble à un aveu d'échec pour le groupe Ineos.

La rédaction
13:36 - 10/01/2023 mardi
AFP
Lucien Favre, ancien entraîneur suisse des niçois. @UWE KRAFT / AFP
Lucien Favre, ancien entraîneur suisse des niçois. @UWE KRAFT / AFP
La mise à l'écart de Lucien Favre, sept mois seulement après son retour à Nice comme entraîneur, ressemble à un
a
veu d'échec 
pour le groupe Ineos, propriétaire du club, ainsi que pour le président Jean-Pierre Rivère, à l'origine de ce retour.
Depuis la prise de pouvoir de
Jim Ratcliffe
et de sa société Ineos à l'été 2019, le club azuréen connait une instabilité chronique dans toutes ses strates. Loin de l'excellence de résultats que cherche à obtenir le milliardaire anglais, elle se traduit depuis le début du projet par une valse des entraîneurs.
En trois ans et demi, Patrick Vieira, Adrien Ursea, Christophe Galtier, Lucien Favre, et désormais
Didier Digard (36 ans), nommé lundi
à la place du technicien suisse, se sont succédé sans que le club n'ait gagné en constance.

Même la saison dernière avec Galtier, la qualification pour la Ligue Europa Conférence a été obtenue à l'arraché, après une finale de Coupe de France totalement ratée contre Nantes, et dans un contexte très tendu entre le désormais entraîneur du Paris SG et l'ex-directeur général du club, Julien Fournier.

L'audit qui a suivi, réalisé par Dave Brailsford, directeur Sport chez Ineos, a fait apparaître de nombreuses zones déficientes, surtout après le départ de Fournier, qui maîtrisait tout en interne.


 Transferts incohérents 


Malgré ce contexte très flou, Favre, enthousiaste devant la capacité financière d'Ineos et la volonté de mettre en place une équipe
"capable de jouer le titre dans deux ans",
n'avait pas hésité à répondre favorablement aux sollicitations de son ancien président Jean-Pierre Rivère.

Or, la latitude de gouvernance de ce dernier est désormais très éloignée de celle de l'homme que Favre a connu entre 2016 et 2018. La gestion des transferts a en outre été confiée à Iain Moody, un consultant extérieur nommé par Brailsford, qui n'a activé que ses réseaux britanniques.

Favre s'est alors frotté les yeux en voyant débarquer Schmeichel, Bryan, Bach Sorensen, Ramsey et autre Barkley,
qu'il ne connaissait même pas.
Exceptés les jeunes Viti, Ilie, voire Beka Beka
qu'il souhaitait faire grandir mais qui n'avaient pas vocation à briguer une place de titulaire, aucun des joueurs qu'il désirait n'est venu. Pire, en fin de marché, il a vu partir Gouiri à Rennes, alors que l'international Espoirs avait été déclaré
"intransférable.''
Son seul sourire? Le profil de
Nicolas Pépé
, prêté par Arsenal fin août. 
L'incohérence de cette politique sportive
conjuguée à une méthode de travail que Favre a peu fait évoluer depuis son dernier passage à Nice ont abouti à un flop sportif.

Mains libres pour Ghisolfi


Favre n'est jamais parvenu à imposer son style, jonglant entre 4-2-3-1 et 3-4-3 "en fonction des profils des joueurs aptes". Malgré quelques appuis forts au sein du vestiaire, comme son capitaine Dante ou Mario Lemina, le technicien suisse a très vite compris que la saison serait compliquée et que la direction d'Ineos ne le protègerait pas.

La qualification pour les 8e de finale de C4 ainsi qu'une série de six matches de L1 sans perdre
(trois victoires, trois nuls)
, entre la défaite 2-1 à Paris début octobre et
la trêve due à la Coupe du monde
, lui ont simplement permis de passer Noël au chaud.

Le bon nul contre Lens (0-0) n'a ensuite été qu'une illusion. A Rennes (défaite 2-1) et au Puy en Coupe de France (élimination 1-0), Nice et Favre se sont noyés à deux reprises.

Cet échec est global:
le sien (sept victoires en 24 matches), mais aussi celui de Rivère et de ceux qui ont œuvré au mercato.
Désormais, le directeur sportif Florent
Ghisolfi,
37 ans, débauché de Lens en octobre, est en première ligne. Il a pour mission de
mener enfin à bien le projet sportif Ineos
dans le football. 
Il a ainsi promu lundi
Didier Digard, nouvel entraîneur
, et
Julien Sablé
, qui va l'accompagner au sein d'un staff technique totalement inexpérimenté à la tête d'une équipe seulement 11e de L1. 

C'est risqué mais pour l'instant, Ghisolfi a le soutien d'Ineos et de son nouveau patron des Sports, Jean Claude Blanc. Jusqu'à quand...?  

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il y a 1 an